LE REMORQUAGE DE CIBLES POUR AVIONS DE CHASSE

Pour l'entrainement des pilotes de chasse au tir air-air, plusieurs cibles sont utilisées soit des engins cibles soit des cibles aériennes remorquées par un autre aéronef, surnommé, affectueusement, biroutier. Cet aéronef peut-être soit un autre avion de chasse, soit un avion civil de type jet d'affaires. C'est ainsi que l'Armée de l'Air et de l'Espace et la Marine Nationale Françaises ont utilisé des chasseurs de tous leurs types en service, soit des Mystères 20 affectés à l'escadron ciblerie de Cazaux.

Les cibles remorquées  ont d'abord été des panneaux remplacés par des cibles acoustiques. 

  • Pour les panneaux, les obus, inertes, sont peints en une des trois couleurs de base et, pour diminuer les heures de vol, au cours d'un tractage trois avions, un pour chacune des couleurs, font des passes de tir, et de retour de vol, le panneau était largué sur Calamar (nom du champ de tir parallèle à la piste), ramené à la ciblerie et il était compté les trous laissés par le passage des obus et différenciés par la peinture laissée sur ses bords. La qualification tireur dépendant des scores effectués par les élèves pilotes, ils étaient très attentifs au décompte.
  • La cible acoustique TAC100 se présente sous le forme d'un cylindre équipé d'une ogive avant et ayant à l'arrière un empennage tétraplan en toile pour la stabiliser. Elle comprend un microphone placé dans sa pointe avant, relié au sol par radio, qui détecte le signal sonore du passage des obus à proximité dans des sphères de 3, 6,10 et 15 m de rayon. Pour obtenir la qualification, les pilotes effectuent deux passes et doivent avoir au moins deux obus pour chacune d'elles dans la sphère des 6 mètres. Les 500 m de câble sont logés dans un conteneur SECAPEM 520.
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Pour augmenter la vitesse propre de la cible, le remorqueur effectue des virages ce qui accélère la cible au bout de ses plus de 500 m de câble.

Les tirs devaient être effectuée à une distance de sécurité. Il était tentant pour les pilotes manquant de points pour la qualification de passer outre et de tirer plus près. Une photo a longtemps orné la ciblerie de Cazaux, celle d'un Mystère IV dont l'entrée d'air avait été découpée par la manille du panneau. Le pilote, s'étant trop approché, avait désintégré le panneau avec sa rafale et l'émerillon libéré de la trainée avait fouétté l'air au bout de son câble. La légende était : "voilà ce qui arrive quand on cherche un 100%".

Le conteneur contenant le câble était placé sous un point d'une voilure et le mat d'accrochage de la cible sous le point symétrique de l'autre voilure. En fin de vol, une guillotine sur le mat d'accrochage coupait le câble, la procédure secours étant l'éjection du conteneur et du mat d'accrochage. L'idée a germé de couper le câble en secours avec le jet réacteur, mais celui-ci étant dans l'axe du point 1 de voilure n'était pas dans l'axe moteur. D'où l'idée du remorquage en Y, l'accrochage étant sous deux points symétriques de voilures et la jambe de l'Y était dans l'axe avion.

La cible TAC100 est accrochée sur Mirage F1 sur deux mats d'accrochage montés aux point 3 de voilure et le conteneur SECAPEM520 sous fuselage.

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Pour le montage de la cible sur l'avion, cliquez ICI.