Dassault MD.312 Flamant
Avion de liaison et d'entraînement
L'avion MD.312 n° 202, a été pris en charge par l'Armée de l'Air le 18 décembre 1952.
Il a ensuite servi sur les bases aériennes d'Avord, Régane, Boufarik jusqu'en 1963, Blida, Avord et Toulouse jusqu'en 1985.
Il a été réformé le 21 octobre 1986 après 9.890 heures de vol.
Visible dans le hangar
Historique
Marcel Dassault obtient le 30 juillet 1946 un marché pour la réalisation de deux prototypes MB.30 qui trouvent leur origine dans le projet de bimoteurs de transport léger BA.30, étudié durant l'occupation par la Société Bordeaux Aéronautique à Talence. Ces deux appareils, équipés de moteurs Lorraine Béarn imposés par les services officiels, répondent aux deux versions suivantes : liaison et entraînement au pilotage, qui devient MB.303, et entraînement à la navigation et au bombardement, qui devient MB.301. Le MB.303 effectue son 1er vol à Mérignac le 10 février 1947 avec un équipage composé de Georges Brian, Kostia Rozanoff et Jean Dillaire.
L'appareil s'avère rapidement sous motorisé. Marcel Dassault, inquiet de la sous motorisation de ses avions, lance sur fonds propres un MB.303 équipé de Snecma 12S Argus qui devient le MD.315. Le 6 juillet 1947 à Mérignac, à la tombée de la nuit, le MD.315 effectue un 1er vol de 10 minutes aux mains de Georges Brian, Kostia Rozanoff et Jean Dillaire. Une mise au point rapide permet de le comparer à ses concurrents SO94 et NC.701 Martinet (version française du Siebel 204) : l'appareil de Dassault est moins lourd, donc plus manoeuvrable. Les 4 et 6 octobre 1947, à Marignane, la comparaison des vitesses ascensionnelles fait la différence, le MD.315 l'emporte.
La Société Dassault a tenté de s'implanter sur le marché des avions civils avec 3 prototypes : le MD.316X (1er vol le 19 juillet 1952) doté de Snecma 12X de 840 ch ; le MD.316T (1er vol le 7 juin 1953) à fuselage allongé et empennage monodérive, doté de Wright C7BA de 800 ch et le MD.312B (1er vol le 20 février 1954) équipé de Snecma 12S avec fuselage raccourci et empennage monodérive. Aucun de ces appareils n'a fait l'objet de commande, à un moment où sortaient des appareils à turbine et où allait apparaître le biréacteur Caravelle.
Voici quelques idées mnémotechniques pour se souvenir de la bonne lettre :
- C'est un avion de Transport.
- Il a un train Tricycle et Trois roues.
- L'empennage en D n'existe pas en aviation contrairement à celui en T, bien qu'il ait une Double dérive.
- Si vous êtes fana de moteurs, vous devez savoir qu'il est équipé de moteurs 12 T avec des hélices Tripales.
- Son nom se termine par la même lettre que DassaulT.
- Savez-vous faire la différence entre DuponT et DuponD ?
Production
Le Flamant, dans ses différentes versions et prototypes, a été construit à 325 exemplaires. A la demande de l'état, la fabrication est ventilée entre entreprises nationales et privées : SNCASE à Toulouse pour le fuselage; SNCASO à Rochefort pour les ailes; SNCAN à Bourges pour les plans centraux; Morane-Saulnier à Puteaux pour les empennages, les ailerons et les volets de courbure; Talence Avions Marcel Dassault assure la coordination des fabrications, la fabrication des plans centraux, le montage général, la mise au point, les essais en vol et la livraison. Le Flamant est livré en 4 versions ayant une numérotation commune de production qui sont dans l'ordre chronologique : MD.315 pour la police coloniale ( n° 1 à 136) MD.312 avec double commandes pour la liaison et l'école de pilotage (n° 137 à 253) MD.311 à nez vitré pour l'entraînement au bombardement et à la navigation (n° 254 à 293) MD.312 M pour les liaisons aéronavales (n° 294 à 318) |
Carrière
Grâce à sa robustesse et sa polyvalence, le Flamant a équipé de nombreuses unités de l'Armée de l'Air, et notamment : le CEAM (Centre d'Expérimentation Aérienne Militaire) de Mont-de-Marsan, le GLAM (Groupe de Liaisons Aériennes Ministérielles), l'ETPBM d'Avord (Ecole de Transformation des Pilotes sur Bimoteurs), le CIET de Toulouse (Centre d'Instruction des Equipages de Transport), l'école de l'Air de Salon de Provence, le GAEL de Villacoublay (Groupement Aérien d'Entraînement et de Liaison).
Entre 1955 et 1963, les Flamant ont été mis en ligne en Afrique du Nord, notamment pour l'appui-feu avec des missiles SS11 sur MD.311 ou des mitrailleuses, des bombes et des roquettes sur MD.315. Six escadrilles de l'Aéronavale (1S, 2S, 3S, 10S, 11S et 54S) ont utilisé le MD.312 M.
Envergure | 20,21 m | |
Longueur | 12,58 m | |
Hauteur | 4,51 m | |
Surface alaire | 47,2 m2 | |
Masse à vide | 5100 kg | |
Masse max. | 6400 kg | |
Equipage | 3 | |
Passagers | 6 | |
Vitesse max. | 380 km/h | |
Vitesse de croisière | 310 km/h | |
Plafond d'utilisation | 8000 m | |
Distance franchissable | 1200 km | |
Moteurs | 2 SNECMA 12T de 600 cv |