S’il est un lieu au sein du CAEA où l’on vole dans sa tête, c’est bien à la « Simu ».
Il y a quelques années, quand l’activité simulation de vols a été réorganisée , Jean Pouvreau a saisi cette opportunité pour la développer à une autre échelle. Sa stratégie consista à reconfigurer le matériel existant et orienter les développements futurs afin de satisfaire les demandes des utilisateurs. Electro-mécanicien spécialisé dans les hyperfréquences, sorti de l’Ecole d’Enseignement Technique de l’Armée de l’Air, Jean Pouvreau s’est intéressé à l’électronique et à l’aviation à l’âge de 16 ans. C’est ainsi qu’il passa, très tôt, son brevet de pilote privé.
Plus tard, à la retraite, cherchant à faire de la conception de montage électronique, il trouva sur internet le CAEA, y entra et prit en main l‘activité simulation : « J’ai tout repris à zéro; par exemple le petit « simu» le SIM 01, on peut dire que je l’ai fait tout seul, et avec l’aide de Daniel Castel nous avons fait du Falcon, un simulateur complet ». « Par la suite, Daniel s’est attaqué à la découpe du Mirage III. Nous avons donc aujourd’hui 3 simulateurs : le 01, réalisé pour simuler les vols en avions légers à pistons type Cessna ou Robin, le Falcon 50, tri-réacteurs et le Mirage III un chasseur configuré en F1.». « J’ai recherché la polyvalence et la complémentarité pour donner aux jeunes et …moins jeunes, un éventail de possibilités de pilotage ». Organisateur et prévoyant, Jean a rédigé une documentation pour chaque simulateur : « Pour assurer la continuité » commente-t-il. Il reconnaît passer 70 % de son temps à rédiger les notices. Afin d’aller au devant d’un plus large public à l’occasion de manifestations extérieures, Jean Pouvreau a fait en sorte que deux des trois simulateurs soient aisément transportables.
Daniel Castel (1) avait des bases de pilotage et il utilisait chez lui Flight Simulator, « Ici, j’ai un bien meilleur matériel, représentatif d’un cockpit d’avion ». Et Daniel sait de quoi il parle, lui qui a découpé l’avant d’un Mirage III pour en faire le 3 ème simulateur : « je l’ai coupé et vidé de ses entrailles qui ne servaient pas au fonctionnement, ma fille est venue travailler avec moi, elle a mis aussi les mains dans le cambouis… en fait cela a représenté 480 heures de travail ! ». « Ensuite, Jean a fait la partie informatique et électronique ». C’est donc naturellement sur place que Daniel Castel a passé les brevets « simulateurs » : du brevet de base au brevet de pilote IFR (BPI). Aujourd’hui, il aide à la maintenance et éprouve une joie particulière lors des sorties hors du CAEA « Pour montrer ce que l’on a fait avec nos doigts et on intéresse les gens ».
Jean Prouveau aime à dire, d’un air tranquille, que son équipe s’est constituée progressivement, c’est vrai ! Cependant, c’est Alain Piquemal authentique formateur qui a fait passer l’atelier Simulation de vols de la conception à l’exploitation, . Après l’armée (1), il a exercé comme instructeur à la formation IFR d’Héli Union, en anglais durant 5 ans. « En arrivant au CAEA, j’ai eu aussitôt des élèves (2), j’ai dû me replonger 30 ans en arrière pour me souvenir de la progression que l’on m’avait enseignée à l’armée. Mes élèves évoluent régulièrement, ce qui prouve que nous n’avions pas été si mal formés ! ». Alain a voulu apporter à la formation sur simulateur, la rigueur qu‘il avait connue et pratiquée, mettant en place un vrai plan de progression. Cela pour les 3 niveaux de brevets (3) : Brevet de base ou 1er degré (BB) ; Brevet Pilote VFR (BP); Brevet Pilote IFR (BPI). « J’aime particulièrement enseigner l’IFR, entraîner les élèves aux pannes moteurs, aux décollages sans visi. Ils m’obligent à me replonger, d’une manière fine dans ce que j’ai appris et je suis heureux de leurs progrès . Ce travail est également positif pour l’atelier en permettant à Jean (Pouvreau) de rechercher des pistes techniques nouvelles ».
Après trois années passées sur la restauration du Noratlas, Bernard Desmoulin (1), s’intéressait à la simulation « qui fait travailler les méninges ». Parti de zéro pour sa formation, sans aucune notion de pilotage, avec Jean Pouvreau, puis Alain Piquemal, sa passion allait évoluer en une « boulimie » de pilotage sur simulateur, jusqu’à… en installer un chez lui avec 3 écrans et double commande ! Non content d’avoir obtenu tous les brevets (BB,BP,BPI), d’avoir « volé » sur tous les engins que permettent les trois simulateurs du CAEA, il pilote chez lui un Boeing 737 ! Ce qu’il cherche c’est à se rapprocher le plus possible du réel, tout en sachant pertinemment « qu’on n’est pas le réel ». Comme ses camarades d’atelier, Bernard aime participer aux déplacements, donner un coup de main au démontage, remontage, démontage et remontage et surtout expliquer aux « gamins » qui s’installent dans un simulateur, les instruments et les rudiments de pilotage : décollage, vitesses à tenir, volets…« les jeunes cherchent toujours où sont les mitrailleuses, comme sur leur jeux vidéo, et ….à « crasher » l’avion ! » dit-il en souriant .
Serge Payres, après avoir également participé à la restauration du Nord (1), a rejoint l’équipe de la Simulation pour donner des coups de main divers : comme aider au câblage du « Simu » Mirage III. En souvenir de son baptême de l’air à Saint Laurent du Médoc, il en a profité pour prendre des cours : « Avec Jean, j’ai appris beaucoup et j’ai passé le premier degré (BB) sur Cessna sur le Simu 01, après 11 heures de vol. Également, j’ai fait des vols à vue avec Alain mais sans aborder les instruments pour l‘IFR». Depuis, à son domicile, Serge s’est équipé d’un flight Simulator 2002.
« Michel est venu nous rejoindre avec ses compétences informatiques »: pour Jean Pouvreau, l’arrivée de Michel Cannasse (1) constitue un coup de main supplémentaire dans la perspective d’un futur simulateur (en gestation ). Intéressé par la conception des tableaux de bord, compétent en assemblage, il aidera aussi dans les recherches de documents et à l’occasion des déplacements de présentation de matériel au public. Lors de la dernière Foire Exposition de Bordeaux sous le stand de la Simulation, Michel Cannasse s’amuse à raconter la scène suivante : « Alors que l’un d’entre-nous prodiguait des explications sur le fonctionnement des manettes à un jeune garçon assis dans le cockpit du simulateur de vol du Mirage, le grand écran présentait l‘avion, provisoirement fixe, sur le terrain virtuel d’où le jeune devait le faire « décoller ». Tout autour, un public attentif et au fond se trouvait un homme debout, les bras croisés, qui d’un air agacé lança très sérieusement : « Hé alors ! quand commence le film. »…. ».
Une anecdote parmi d’autres. A l’occasion de ces présentations de la « Simu » dans les manifestations, Jean Pouvreau est enchanté de: « voir des jeunes s’installer dans un simulateur et prendre, ainsi, goût à l’aviation ».
1- Cf : Atelier Noratlas 2501
2- Cette activité est réservée aux membres adhérents du CAEA.
3- Les brevets virtuels (BB,BP,BPI) délivrés aux élèves sont internes au Conservatoire.