Mauboussin M 121P


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Avancement de la restauration du Mauboussin M121P au 10 avril 2001,
avec quelques digressions technico-historiques.


La restauration de la structure du fuselage est quasiment terminée : après les côtés, le dessous, et l'étambot restaurés en 2000, le dessus du fuselage arrière a été refait en février 2001 et la partie avant en mars-avril.
Tout d'abord, le contreplaqué de bouleau qui constitue le revêtement travaillant du fuselage a été retiré. Ce fut une opération lente et délicate car il ne fallait pas casser les cadres et les lisses qui le rigidifient. Le revêtement a été décollé au ciseau à bois, les clous qui le fixaient sur les cadres et lisses retirés et les résidus de colle et de contreplaqué poncés au papier de verre.
Les cadres et lisses cassés ont été remplacés par des pièces neuves copiées sur les anciennes. Ces pièces sont constituées de peuplier pour les parties cintrées et de sapin pour les parties droites. L'encadrement des pare-brise (ou plutôt des saute-vents vu leur petite dimension) a été refait. La planche de bord a été démontée et sera remplacée par une nouvelle planche plus facile à équiper en instruments (lorsque nous en aurons…) car amovible.

Le panneau situé sous le réservoir d'huile (devant le poste du passager, tout à l'avant du fuselage) a été changé car, imprégné d'huile, il menaçait de pourrir.

Le dernier cadre avant l'empennage été construit d'après le profil du fuselage et du carénage de l'empennage horizontal, car il manquait complètement.
Le carénage de l'empennage horizontal a été refait lui aussi complètement refait car il était brisé. Cette pièce raccorde aérodynamiquement le dessus du fuselage à l'empennage amovible sur lequel il est fixé.

La méthode originale de fixation de l'empennage horizontal est très visible sur les photos : un carré vient de construction avec le fuselage, sa face avant étant le cadre renforcé sur lequel se fixe aussi la béquille, sa face arrière étant l'étambot. Le carré qui déborde de chaque côté du fuselage offre deux trappes sur son intrados, pour accès aux boulons de fixation de l'empennage amovible. L'empennage lui-même, bi longeron, comporte en son centre un trou carré qui s'emboîte exactement autour du carré du fuselage. Des boulons horizontaux fixent les longerons de l'empennage sur le carré. Ces boulons sont montés par l'intérieur du carré du fuselage, au travers des trappes d'intrados, et utilisent des écrous prisonniers fixés sur les longerons de l'empannage.


Cadres et lisses dos fuselage arrière vus de trois-quarts avant

La méthode de fixation de la dérive, originale elle aussi, sera détaillée dans un autre article.
On notera seulement que le démontage rapide de l'avion a été prévu dès la conception. Une technique très proche de celle des planeurs, avec lesquels les Mauboussin partagent de nombreuses caractéristiques….

Les feuilles de contreplaqué neuf ont ensuite été présentées sur la structure rénovée du fuselage, pour le tracé des découpes et des zones de collage. Les photos montrent que le fuselage est profilé aussi bien en hauteur qu'en largeur (il n'a cependant pas une section évolutive). Ceci complique grandement le tracé des pièces de revêtement.

Le revêtement a été découpé, et les bords des pièces taillés en biseau pour réaliser une jonction parfaite entre les différentes parties du revêtement, notamment au niveau de l'angle entre les côtés et le dessus du fuselage.


Cadres et lisses dos fuselage arrière vus de dessus

Collage revêtement dos fuselage arrière


La construction d'origine présentait un léger défaut : le contreplaqué du côté du fuselage n'était pas biseauté au niveau des longerons supérieurs, ce qui forçait le contreplaqué du dos du fuselage à un angle vif au niveau du raccordement. Le contreplaqué a cassé en plusieurs endroits sous l'effet conjugué de cet ange vif et du vieillissement. Pour remédier à cela, le nouveau contreplaqué des côtés du fuselage a été biseauté pour adoucir la courbure du contreplaqué du dos au niveau des longerons supérieurs de fuselage.

Toute la surface intérieure du fuselage, y compris les pièces anciennes a été vernie pour le protéger de l'humidité. Seule la zone de collage du revêtement n'a pas été vernie.
L'intérieur du coffre à bagages, situé derrière le pilote a été peint en blanc, comme il à l'origine.

Ce coffre à bagages, de petite dimension, avait été condamné ; sa trappe d'accès ayant été bloquée par ajout de deux plaques métalliques. Une nouvelle trappe a été fabriquée, des ferrures lui seront adaptées afin de redonner l'usage du coffre à bagages sans risquer une ouverture inopinée en vol !


Collage revêtement dos coffre à bagage et milieu fuselage

Collage lisse coffre à bagages
et troisième cadre dos fuselage

Le revêtement, découpé, avec les zones de collage repérées et le reste de la surface intérieure verni, a été ensuite collé sur les cadres et les lisses. On a utilisé pour cela des sangles, afin d'assurer un placage du contreplaqué sur le profil des cadres et des planches souples (à cause de la courbure des côtés du fuselage) pour servir de presse le long des lisses. La partie la plus délicate est l'extrémité arrière, où la courbure du revêtement frise la limite d'élasticité du contreplaqué.

Pendant que la colle séchait, le revêtement a été cloué, pour plus de solidité et pour respecter la technique d'assemblage d'origine. On a utilisé de très petits clous tenus par une pince d'électricien pour ne pas se taper sur les doigts avec le marteau !

Après 24 heures de séchage, les sangles et les planches ont été retirées.

Il ne reste plus qu'à fignoler le revêtement, au niveau de jonctions de contreplaqué surtout, et à peindre l'extérieur du fuselage avec une couche d'apprêt bouche-pores. La peinture décorative sera appliquée plus tard, lorsque toute la cellule sera restaurée.


Intérieur fuselage arrière restauré