Nord 3400 Norbarbe
Bi-triplace d'observation et d'évacuation sanitaireHistorique
L'avion Nord 3400 a été créé pour effectuer les missions spécifiques d'appui à l'Armée de Terre révélées par la seconde guerre mondiale pour l'observation, la liaison, la photographie aérienne et l'évacuation sanitaire.
En 1956, la DTI (Direction Technique Industrielle) organisa un concours destiné à fournir à l'Armée de Terre un avion pour succéder aux avions américains dont elle s'était équipée (Piper Cub entre autres).
Le Nord 3400 fût le seul retenu des avant-projets proposés par divers constructeurs, Cette décision fût accompagnée de la commande du prototype le 11 janvier 1957. Le 15 février, une maquette d'aménagement était présentée et la fabrication débutait le 1er mars 1957.
Le prototype, immatriculé F-WBTD (ou F-MBTD ?), vola pour la 1ère fois le 20 janvier 1958 sur le terrain de Melun-Villaroche aux mains du pilote André Turcat mais son évaluation officielle au CEV ne débuta qu'au 115 ème vol en raison de difficultés rencontrées lors de la mise au point. Le second prototype, F-MBTE, vola 9 mois plus tard. De nombreuses modifications furent apportées aux deux prototypes afin d'établir un bilan comparatif.
Le nom de baptême de l'avion fût N.3400 Norbarbe, il était équipé d'un moteur Potez 4D30 de 240 chevaux.
Description
Le Nord 3400 est un monoplan à aile haute, de structure entièrement métallique, partiellement entoilée. Sa voilure rectangulaire, contreventée par un mât, est de structure très simple. La partie en avant du longeron est revêtue de métal. L'emplanture, dans la région occupée par les réservoirs est aussi revêtue de métal, mais le reste de la surface est entoilé.
Des dispositifs hypersustentateurs occupent toute l'envergure de l'aile : volets de courbure à déflecteur de bord d'attaque dans la partie centrale de la voilure et volets d'intrados sur les ailerons.
Les empennages sont classiques, avec monodérive, de structure métallique, les éléments mobiles étant entoilés.
Dans le cockpit, les deux postes peuvent être équipés de commandes complètes. De larges ouvertures sont prévues pour le pilote et l'observateur et, éventuellement, pour l'introduction d'un blessé couché sur brancard. La cabine a été largement dimensionnée, puisque l'appareil peut éventuellement être utilisé en triplace. Ainsi l'observateur a une liberté totale de mouvements, son siège pouvant pivoter de 360 degrés, il bénéficie d'une visibilité quasi totale grâce à des balcons latéraux.
Son atterrisseur monojambe chaussé de pneus à basse pression et de large section permet, grâce aussi à ses qualités de décollage court, de décoller de n'importe quelle bande de terrain de 150 m de long. La roulette arrière est orientable.
Son alimentation est assurée par deux réservoirs souples de 110 litres auto-obturants, ce qui est très précieux pour un avion amené à voler dans le feu des armes légères.
Production
Un deuxième prototype fût construit alors qu'une commande de construction de 150 avions était lancée. Les avions de série étaient équipés du moteur Potez 4D34 de 260 chevaux.
Le premier avion de série était livré le 9 juillet 1959 et le 150ème et dernier appareil au cours du mois de mars 1961.
Carrière
Tous les appareils furent tout d'abord affectés à l'ALAT, qui céda 6 d'entre eux à la Gendarmerie Nationale, rapidement remplacés dans leur rôle premier par les hélicoptères. Ces appareils ont terminé leur carrière comme avions d'entraînement.
Au service de la Gendarmerie, le Nord 3400 a été utilisé pour le contrôle du trafic routier et la surveillance des manifestations publiques, en particulier depuis l'aérodrome de Villemarie à La Teste de Buch de 1972 à 1974.
Envergure | 13,11 m | |
Longueur | 8,42 m | |
Hauteur | 3,12 m | |
Surface alaire | 20,82 m2 | |
Masse à vide | 960 kg | |
Masse max. | 1350 kg | |
Nombre de places | 2 | |
Vitesse max. | 235 km/h | |
Plafond d'utilisation | 3000 m | |
Distance de décollage | 100 m | |
Distance franchissable | 1000 km | |
Moteur | 1 Potez 4D34 en ligne de 260 CV (194 kW) Hélice tripale à pas variable Hartzell de 2,20 m |
L'avion que possède le C.A.E.A. a le fuselage n° 99, il est immatriculé JBW et le moteur porte le n° 5163.
Visible dans le hangar
Sources documentaires
Les Ailes n° 1669, 22 février 1958.
Prototypes de l'aviation française. Jean-Claude Fayer. Ed. ETAI.