Starck AS80 Holiday
Biplace de tourisme de construction amateur
En état de vol
L’appareil du CAEA
L’AS 80 n° 58 est construit par monsieur Lucien Thibault, un passionné de mécanique habitant Châteaudun qui a été metteur au point de moteurs d’aviation chez Renault. Comme souvent en construction amateur le chantier avance au gré des disponibilités horaires et financières, celui-ci aura duré 20 ans. Il reçoit l’immatriculation F-PSYE le 4 juin 1971, sa propriété est transférée au CAEA le 13 juin 2014.
Visible à l’aérodrome de Saucats
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2022 VP moteur du Starck
Historique
Dans les années 1930 André Starck est employé par Henri Mignet pour effectuer des vols de réception de «Pou du ciel». La société Starck et Guenot propose des fournitures et hélices pour ce type d’appareil, dont les hélices Starck. Après avoir mis au point le biplace Mignet HM-210, André Starck dessine un avion de sa propre conception, l’AS 10, qui ne verra pas le jour puis, pendant la guerre, l’AS 20, monoplace de tourisme qui vole le 23 octobre 1942 mais reste à l’état de prototype.
Après la Libération, il propose le monoplace de sport AS 70 « Jac », premier avion à obtenir le Certificat de Navigabilité Restreint d’Aéronef (C.N.R.A.) après la guerre, et le biplace de tourisme AS 57.
Au début de l’année 1949 André Starck annonce avoir réalisé, à la demande de nombreux clients, un avion comparable au Piper « Cub », l’AS 80 « Holiday », capable de recevoir n’importe quel moteur à cylindres à plat, en ligne et inversés ou en étoile, d’une puissance comprise entre 59 et 85 ch.
L’ossature de l’AS 80 est exposée au 18e salon international de l’aéronautique en mai 1949, puis un fuselage nu et des éléments séparés au 1er salon national des sports, quai d’Orsay à Paris, en avril 1950.
Le premier exemplaire, construit par l’Aéro-Club du Sénonais, est équipé d’un moteur Régnier de 75 ch, il vole le 17 novembre 1949 et entre au Centre d’Essais en Vol de Brétigny le 6 mars 1950 en vue de l’obtention de son certificat de navigabilité. Le second, également construit à Sens, est doté d’un Continental de 65 ch.
Description
L’AS 80 est un monoplan à aile haute haubanée, biplace en tandem et double commande, André Starck veut un avion avec des structures simples et robustes, facile à construire et à réparer, et moins onéreux pour le client que ses précédents modèles.
Le fuselage en bois a des flancs et un fond plats, l’aile en bois est entoilée, l’habitacle de l’équipage est aménagé sous une cabane résistante en tubes d’acier. Le train d’atterrissage classique a une voie de 1.67 m, le point arrière peut être équipé d’un sabot ou d’une roulette. La capacité du réservoir d’essence est de 50 litres.
La société des Avions Starck propose :
- La vente d’un dossier de construction comportant 35 m2 de plans
- La fourniture d’éléments préfabriqués
- La fourniture de matières premières
- Ou l’avion prêt à voler pour ceux qui préfèrent cette solution plutôt que de le construire eux-mêmes.
Le temps de construction est estimé à 750 heures par une équipe de trois ou quatre personnes tandis que les spécialistes des ateliers Starck peuvent le construire en 600 heures environ. Les constructeurs peuvent se former à l’usine Avions Starck, 79 rue du point du jour à Boulogne-Billancourt.
La liasse de plans est vendue 18.000 francs en 1950, les matériaux sont estimés à 130.000 francs auxquels il faut ajouter le prix du moteur au choix du client. A titre de comparaison le salaire minimum garanti mensuel est alors de 13.520 francs.
Production
La presse annonce en 1950 une soixantaine de licences vendues mais la production réelle semble très inférieure. Huit AS 80 et dérivés ont été identifiés au registre français, l’un d’eux a été revendu au Royaume-Uni. En 2022, quatre sont toujours inscrits en France, le britannique ne vole plus.
Caractéristiques et performances théoriques avec moteur Régnier de 75 ch
Envergure 10 m Vitesse max 158 km/h Plafond pratique 5600 m |
Sources |
Sources
Registres DGAC et CAA.
Les Ailes n° 721, 938, 986, 1025, 1198, 1215, 1252, 1259, 1261, 1701.
L’Air n° 634.
L'Aérophile avril 1943.
Aviation magazine n°9.
Pégase n° 133.
Le Fana de l’aviation n° 123.
Fox Papa par Jean Chillon et Pierre Caillaud, édition de l’officine