Gnome Oméga
Moteur rotatif
Historique
En 1910, après une mise au point minutieusement réalisée par des tests au banc d'essai et dans les compétitions, une construction en série du moteur rotatif de 50 ch est lancée. En 1911, les services techniques de L'Armée française homologuent le moteur « Oméga » de 50 ch et 8 litres de cylindrée (test de dix heures de fonctionnement).
L'aviation militaire démarre en France à l'été 1910 ; l'Armée achète une trentaine d'appareils et ouvre des écoles de pilotage sur tout le territoire national. Les premiers pilotes militaires sont brevetés en début d'année 1911. L'usine Gnome de Gennevilliers fournit à l'Armée française 35 moteurs en 1911, 142 l'année suivante (66% des moteurs d'avions militaires). Pour un usage militaire, étant alourdis par 300 kg de charge (essence, équipements, deux pilotes à bord) les aéroplanes doivent être propulsés par des moteurs d'au moins 50 ch.
Le 9 juin 1910, le lieutenant Féquant et le capitaine Marconnet sur un biplan militaire Farman à moteur Gnome Oméga volent de Bouy (près de Mourmelon en Champagne) à Vincennes près de Paris, soit 145 km parcourus 2 h 30, ce qui constitue le nouveau record du monde de distance et de durée pour vol avec un passager. Cette date est considérée comme le début de l'aviation militaire dans le monde.
En 1910 la vente de matériel aéronautique est encore difficile. Sur les cinquante « Demoiselles » fabriquées par le grand industriel de Levallois et Clichy Clément-Bayard, douze seulement trouvent acquéreur et deux volent réellement. La société des moteurs Gnome vend trois moteurs Oméga en 1909, 25 l'année suivante, 230 en 1911, dont 35 à l'Armée Française,et 195 rotatifs Oméga en 1912.
Les moteurs rotatifs Oméga et les types suivants sont achetés sous forme de licence de construction à l'étranger par les USA, l'Italie, la Russie, la Suède (Thulin), l'Allemagne (Oberursel) et la Grande-Bretagne (Bristol Carriage Co).
L'usine Gnome créée par les français à Moscou en 1912 (laquelle sera fermée le 28 janvier 1918 par les bolchéviques avant de réouvrir en 1919 sous le nom de IKAR), produit le rotatif Oméga. Le moteur russe équipe le Dokuchev-2, une copie du Henri Farman III, le monoplan MB Mosca-Bystritsky, une copie du Morane-Saulnier, le monoplan Kovanko, l'étrange bombardier bipoutre Porokhovschikov 2, le PTA-1, une autre copie du Farman III, le Ptenets L-1, le fin monoplan Tereschenko 5 (construction du Morane-Saulnier sous licence), de même que le monoplan Tereschenko & Zembinsky, ainsi que le Grigorovitch M-1, un hydravion à coque.
Sources documentaires
Dossier Les moteurs Gnôme & Rhône - La production en série. Gérard Hartmann. (pdf, 1092 Ko)