SNCASE SE.3160 / SA.316B / SA.319 Alouette III
Hélicoptère multirôle
L'alouette III 2084 le 19 juillet 1978 - Photo Michel LEONARD
Récupérée et restaurée par le CELAG, à l'aide pièces provenant de la SA319B n° 1968, elle a été peinte aux couleurs de la Sécurité Civile.
Elle est arrivée à Mérignac en compagnie d'un Link Trainer le 21 août 2008.
Cet appareil nous est confié par le Centre d'Etudes et de Loisirs Aérospatiaux de Grenoble.
Visible dans le hangar
L'alouette III 2084 dans sa version actuelle
Historique et description SE 3160 / SA 316B
L'hélicoptère SE 3160 Alouette III est une évolution de l'Alouette II, le prototype 001 (F-ZWVQ) vola pour la première fois à Marignane le 28 février 1959 aux mains de Jean Boulet, toutefois ce vol se fit dans la discrétion car le constructeur préférait attendre le Salon de l'Aéronautique pour annoncer officiellement la sortie de l'appareil.
Le fuselage, d'une largeur maximale de 2,05 m comporte à l'avant une vaste cabine accessible par quatre portes qui est prévue pour recevoir sept personnes, trois à l'avant et quatre à l'arrière. Tous les sièges passagers peuvent être retirés.
La travée suivante consiste en un bâti en tubes d'acier habillé de panneaux qui reçoit l'ensemble turbomoteur-rotor principal et l'atterrisseur arrière ainsi qu'un réservoir unique de 575 litres (dont 573 utilisables) et des soutes à bagages latérales.
Le turbomoteur est un Turboméca Artouste III pour les prototypes, remplacé par un Artouste IIIB de 870 cv limité à 570 cv pour la série.
Un treuil d'une capacité de 175 kg peut être fixé.
Dans la partie arrière, la poutre monocoque supporte les empennages et le rotor anti-couple.
L'atterrisseur fixe tricycle, fabriqué par Messier-Hispano, présente une voie de 2,40 m pour un empattement de 3,07 m, la roue avant, orientable, est dotée d'un système de rappel dans l'axe.
Pour une version militaire l'Alouette III peut être dotée de divers armements, en particulier de mitrailleuses ou canons montés dans la cabine. Des points externes peuvent emporter 4 missiles AS.11 ou 2 AS.12 guidés par un viseur gyrostabilisé, ou bien encore des roquettes de 68mm.
A partir de fin 1969, les Alouette III furent désignées SA 316B, quelques améliorations furent apportées dont le renforcement des axes de transmission du rotor principal et anti-couple. Cette version vola pour la première fois le 27 juin 1968, les livraisons commencèrent en 1970 et elle reçut la certification américaine le 25 mars 1971.
SA 319B
Il s'agit d'une version qui diffère de la SA 316B principalement par le remplacement du moteur Artouste par un Astazou XIV de 870 cv limité à 600 cv, sa consommation est réduite de 20%. Elle dispose aussi d'un système automatique de stabilisation
Le prototype a volé le 10 juillet 1967, la production a démarré en 1968.
L'Alouette et la montagne
De par sa conception l'Alouette III est un hélicoptère idéal pour la montagne. En juin 1960 le prototype 001 se posa au sommet du Mont Blanc (4807 m) repartant avec 4 personnes et 150 kg de matériel à bord. Le 002 (F-ZWVR) se posa à 6.004 m sur le Deo Tibaa dans la chaîne de l'Himalaya. Du 29 janvier au 6 février 1973, une SA 319 fit une tournée en Afrique, se posant sur le Kilimandjaro (5.980 m) puis sur le Mont Kenya (5.320 m).
Production
On peut d'abord noter que l'Alouette III a été produite sous deux noms de constructeurs. Elle est née chez Sud-Aviation avec une désignation Sud-Est, puis devient Aérospatiale à partir de 1970, nom d'usage de la Société Nationale Industrielle Aéro Spatiale (SNIAS) issue de la fusion entre Nord-Aviation, Sud-Aviation et la SEREB.
La commercialisation de l'Alouette II et III aux Etats-Unis a été initialement confiée à Vought Helicopter Inc., filiale de Ling-Temco-Vought. En 1973, la société a été rachetée par Aérospatiale, elle devient VHC puis Aerospatiale Helicopter Corporation.
La production en série de l'Alouette III a commencé en juillet 1961, la 1.000ème a été remise à Marignane le 4 février 1972 à VHI, la 1.437ème et dernière Alouette III fabriquée en France a quitté la chaîne d'assemblage de Marignane en 1979.
Beaucoup d'autres ont été fabriquées sous licence en Roumanie, Inde et Suisse, certaines bien après l'arrêt de la production française. En 2003, au total 2.047 exemplaires avaient été construits.
En Roumanie c'est la société Intreprindera de Constructii Aeronautice (ICA) de Brasov qui a fabriqué sous licence la SA 316B sous le nom IAR-316B. En avril 1984 ICA a fait voler l'IAR-317, une version modifiée de la SA 316B, biplace en tandem pour l'attaque au sol, l'entraînement et la liaison, elle n'a pas été produite en série.
En Inde c'est Hindustan Aeronautics Ltd., usine de Bangalore, qui produit l'Alouette III sous le nom local Chetak, la première assemblée sur place a volé le 11 juin 1965.
Une version armée a été développée pour l'Indian Air Force pouvant emporter 4 missiles air-sol, la détection et la conduite de tir sont assurées par un viseur périscopique monté sur le toit de la cabine. Une autre version pour l'Indian Navy destinée à la détection et l'attaque de petits navires est équipée d'un système d'arrimage rapide pour les appontages et de pales repliables pour le stockage sur des bateaux Cette version dispose d'un système de stabilisation trois axes et peut emporter deux torpilles Mk 84.
Le 1er février 2005, HAL a fait voler une nouvelle version désignée Chetan équipée du turbomoteur Turboméca TM 333 2M2 capable d'évoluer à plus de 7.000 m d'altitude.
En Suisse, c'est en 1969 que la Fabrique Fédérale d'Avions (F+W) d'Emmen a été chargée d'étudier la possibilité de fabriquer sous licence l'Alouette III, la réponse fut positive pour la cellule. Le premier exemplaire immatriculé V-225 a été remis au Commandant des Troupes d'Aviation Suisse le 23 mars 1972.
Utilisateurs
L'Alouette III a été utilisée en France par de nombreuses armes et corps de l'Etat : Aviation Légère de l'Armée de Terre (SA316), Armée de l'Air (SA319), Marine Nationale (SA316 et 319), Gendarmerie (SA316 et 319), Sécurité Civile (SA316), Centre d'Essais en Vol et bien entendu dans des compagnies civiles.
Pour ce qui concerne l'Aquitaine, elle a été mise en oeuvre dans l'Armée de l'Air à l'EH 1/67 Pyrénées (Cazaux), dans l'ALAT au GALDIV 11 puis 5ème RHC (Pau) de 1966 à novembre 1981, sur les bases de la Sécurité Civile (Bordeaux et Pau) et bien entendu par des opérateurs privés.
L'Armée de l'Air a retiré ses Alouette III le 30 juin 2005, et la marine Nationale le 31 décembre 2022.
Elle a été exportée dans 173 pays, tant pour un usage civil que militaire, dont l'énumération serait fastidieuse. Notons que la force aérienne des Pays-Bas a constitué une patrouille acrobatique avec des Alouette III, les Grasshoppers.
SE.3160/SA.316B | SA.319 | ||
Longueur avec rotor | 12,84 m | 12,84 m | |
Longueur fuselage | 10,17 m | 10,17 m | |
Hauteur | 3,00 m | 3,00 m | |
Diamètre rotor principal | 11,02 m | 11,02 m | |
Diamètre rotor anticouple | 1,91 m | 1,91 m | |
Poids à vide | 1.140 kg | 1.140 kg | |
Poids max. au décollage | 2.200 kg | 2.250 kg | |
Vitesse max. au niveau de la mer | 210 km/h | 220 km/h | |
Vitesse de croisière au niveau de la mer | 185 km/h | 197 km/h | |
Plafond dans effet de sol | 2.880 m | 3.100 m | |
Plafond en stationnaire hors effet de sol | 1 520 m | 1 700 m | |
Taux de montée au niveau de la mer | 260 m/mn | 270 m/mn | |
Rayon d'action au niveau de la mer avec 6 pax | 480 km | 605 km | |
Turbomoteur | 1 Artouste III B de 870 cv limité à 570 cv |
1 Astazou XIV de 870 cv limité à 600 cv |
Sources documentaires
Plaquette Sud Aviation Helicopters mai 1969
Les ailes du temps, chronologie EADS, ed. 2003
Jane's 1977-78, 1986-87
Histoire de l'aéronautique Française, Jacques Noetinger, Ed. France-Empire
La passion de la conquête, d'Aérospatiale à EADS, Claude Carlier et Gaétan Sciacco, Ed. du Chêne
Les insignes de l'ALAT, SHAT.
Aérospatiale n° 23 mars 1972, n° 26 juin 1972, n° 36 mai 1973
Air&Cosmos n° 390, 29 mai 1971
The Hindu, 2 février 2005
Sites Web Eurocopter, Copter Crazy