Aérospatiale SA.321 Super Frelon
Hélicoptère lourd polyvalent
Le SA321Gb n° 165 F-XCCI a été livré à la Marine le 25 octobre 1973.
C'est le second SA321Gb à entrer en rénovation, il arrive à Cuers le 4 février 1982, en part le 18 pour une visite V3A sur la BAN de Saint Mandrier, il revient à Cuers le 27 janvier 1983 pour recevoir des modifications complémentaires puis est affecté à la 32F.
Habitué des décorations spéciales, il commémore ainsi les 40 ans des records de vitesse en mai 2003 et ceux de la 33F en 1997. A la fin de sa carrière, la dernière V1N4 (visite des 300 heures) est évoquée sur la porte cargo.
Après avoir servi dans les flottilles 32F, 33F, 35F, il est retiré du service actif le 30 avril 2010 au sein de la 32F avec 7122.9 heures de vol, il arrive en vol au Conservatoire le 5 mai suivant.
Il aura secouru 79 personnes depuis le 28 juillet 1983.
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Visible dans le hangar
Historique et description
Le SA 321 Super Frelon, plus gros hélicoptère produit en France, trouve ses origines dans le programme SE 3200 Frelon qui vole pour la première fois le 10 juin 1959 mais sans connaître de production en série car son poids trop élevé ne permet pas d'atteindre les spécifications. C'est ainsi qu'en 1961 la décision est prise de lancer la construction du SA 3210 (puis SA 321) Super Frelon.
La cabine du Super Frelon a une longueur de 7 m (qui permet de loger 2 jeeps) et une largeur de 1,90 m pour une hauteur dans l'axe de 1,83 m. Le volume utilisable est de 22 m3 auquel s'ajoute 3,5 m3 disponibles dans l'emplanture de queue. La rampe arrière supporte le poids d'un véhicule, elle peut être ouverte en vol dans n'importe quelle position. A l'aplomb de l'axe du rotor principal, une trappe dans le plancher permet le passage de l'élingue pour le transport de charges extérieures. Le train à roues en diabolo est tricycle non escamotable, la roulette avant est orientable à 360 °. Un projecteur orientable pour l'atterrissage est situé sous l'appareil, devant le train avant, un autre est situé sous la poutre de queue.
L'appareil dispose de véritables qualités amphibies. C'était une exigence pour la version Marine, puisque l'essentiel de son activité est le travail en stationnaire à 21 m au-dessus de la mer. Le fuselage dont le dessous est en forme de coque d'hydravion, est étanche, permettant ainsi l'amerrissage. La stabilité latérale est assurée par deux ballonnets étanches montés sur le train d'atterrissage principal.
En cas d'incident, l'appareil peut se poser sur l'eau, il doit flotter, se déplacer dans ces conditions.
Le rotor principal de 18,90 m de diamètre, a 6 pales, il a été conçu avec l'aide de Sikorsky. Le rotor anti-couple a 5 pales est monté à gauche. Les boites de transmission principale et auxiliaire ont été conçues et fabriquées par Fiat.
En visant un poids total de 12 tonnes au décollage, qui se répartissent en 7 tonnes de masse à vide et 5 de charge utile, compte tenu des turbines alors existantes chez Turboméca, il fallait trois turbines, en l'occurrence des Turmo IIIC, pour arriver au but recherché. Ce qui a fait du Super Frelon, le premier hélicoptère tri-turbines de série construit au monde, deux turbines sont montées en parallèle à l'avant de la BTP et la troisième derrière avec échappement à gauche.
La version de série initiale des Super Frelon a été livrée avec des Turmo III C 3, à 1.350 cv en puissance continue et 1.500 cv en puissance maximale au décollage.
La version Turmo IV C a été installée à partir de 1970 permettant de porter la masse maximale à 13 tonnes, devenu le standard.
Les réservoirs de carburant sont situés sous le plancher de la cabine pour une capacité totale de 4.000 litres. Deux réservoirs de 1.000 litres de 100 kg chacun peuvent être installés dans la cabine. Il n'y a pas de perche de ravitaillement en vol, mais une capacité de ravitaillement en vol stationnaire a été installée dans les années 90.
Le premier prototype du Super Frelon, en version "air" sans les ballonnets, équipé de trois moteurs Turboméca Turmo IIIC2 d'une puissance unitaire de 1.320 CV vole le 7 décembre 1962 au mains de l'équipage composé du pilote Jean Boulet, copilote Roland Coffignot, mécanicien navigant Joseph Truchini, ingénieur d'essais Jean-Marie Besse. Il est suivi par un second prototype et quatre exemplaires de présérie.
Prévu initialement pour les trois armes, la fin de guerre d'Algérie annule besoins et seule Marine est livrée.
Le premier 321G de série, n°101, vole le 30 novembre 1965.
La production s'achève en 1981, 104 exemplaires ont été construits dont 5 cellules inachevées.
Records
Spécialement préparé par l'aérodynamicien Marcel Riffard le prototype 01 bat trois records :
- Le 19 juillet 1963 à Istres, à moins de 100 m d'altitude, sur une base de 3 km à 340,47 km/h,
- Le 23 juillet 1963 à Istres, sur une base de 15 à 25 km, 350,29 km/h,
- Le 23 juillet 1963 à Istres, à 1.000 m d'altitude sur circuit fermé triangulaire de 100 km, Istres, Arles, Saintes Maries de la Mer : 334, 28 km/h.
Dans la Marine
La première commande de la Marine porte sur des versions cargo, les deux premiers exemplaires, numéros 102 et 103, sont livrés le 22 août 1966. Mais l'accident du 103 lors du vol de livraison entraîne le retour du 102 à Marignane, les livraisons ne reprennent qu'en août 1967, après identification des causes de l'accident et mise en place de contrôles sévères.
La Marine perçoit son 1er exemplaire ASM en décembre 1967, cette version est équipée du sonar Thomson AQS13 trempé à l'aide d'un câble au niveau de la trappe centrale. Depuis septembre 1981 les Super Frelon de la 32F n'ont plus d'équipement ASM et sont modernisés avec un radar ORB 32 W dans le nez et un nouveau calculateur de bord. Les modifications sont effectuées par la BAN de Cuers.
Les autres missions sont le transport d'assaut, le transport de l'arme nucléaire à bord des porte-avions, la recherche et le sauvetage (SAR). Pour le Combat SAR il est équipé de cordes, d'un FLIR Chlio, de lance-leurres infrarouges, d'un canon de 20 mm GIAT M621, de la capacité ravitaillement stationnaire, blindage et l'équipage dispose de jumelles de vision nocturne.
La Marine a utilisé 25 exemplaires plus 3 présérie, ils ont équipé la CEPA/10S, les flottilles 27S, 32F, 33F, 35F et l'escadrille 20S. Dix exemplaires ont été perdus.
Le retrait définitif intervient le 30 avril 2010, son remplaçant, le NH90, dont l'arrivée était initialement prévue en 2005, a été opérationnel à l'automne 2011, l'intérim est assuré par deux EC225.
Exportation
Israël :
12 exemplaires de transport. Le premier SA 321K, n° 104, est remis à Israël le 18 avril 1966. Certains ont participé au raid sur Beyrouth le 28 décembre 1968, déclenchant ainsi l'embargo sur les Mirage 5.
Remotorisés avec des General Electric T 58-16 de 1.895cv ils sont retirés en 1991.
Afrique du sud :
16 exemplaires livrés à partir du 6 mai 1967, dépourvus de ballonnets mais pourvus de filtres à sable. Ils sont utilisés pour le transport et le sauvetage jusqu'à leur retrait le 21 décembre 1990.
Lybie :
14 exemplaires, le premier livré le 28 janvier 1971. Version utilitaire et anti sous-marine.
Chine :
12 exemplaires livrés de décembre 1975 à avril 1977.
La société Changhe Zhishengji en a fait une copie, le Z-8, à moteurs Lycoming qui a volé le 12 décembre 1985. De plus, en mars 2010, alors que les derniers Super Frelon français quittent le service, un nouveau modèle, l'AVIC AC313, dont l'aspect rappelle beaucoup celui du Super Frelon, effectue son premier vol.
Irak :
12 exemplaires à partir du 15 août 1976 plus 2 pour remplacer des pertes. Equipés de radar de nez et filtres à sable et capacité de tir du missile AM 39 Exocet
Civils
Le Super Frelon est aussi décliné en versions civiles, seuls trois exemplaires ont été vendus, un pour le ravitaillement de plateformes pétrolières, un autre pour la présidence du Zaïre, enfin le SA 321F n° 116 pour 34 à 37 passagers exploité dans les iles grecques par Olympic Airways en 1968 et 1969 puis par le GLAM du 1er juillet 1970 au 7 janvier 1971.
Longueur rotor déplié | 23,03 m | |
Longueur rotor et queue repliés | 19,96 m | |
Diamètre du rotor | 18,09 m | |
Hauteur | 6,66 m | |
Largeur | 5,20 m | |
Poids à vide | environ 8 t selon sous-version | |
Poids total | 13.000 kg | |
Vitesse maximale | 275 km/h | |
Vitesse de croisière | 248 km/h | |
Autonomie | 1.020 km avec charge 3,5 t | |
Turbomoteurs | 3 Turmo III C de 1.700 cv chacun |
Sources documentaires
SA321 Super Frelon Jean-Luc Kerdilès collec profils avions n°6 Lela Presse
Jets n° 54,55,56
Air Zone n° 21 mai 1998
Le Fana de l'aviation n° 16
Jane's All the aircraft 1966-67