Dassault Super Etendard
Chasseur embarqué
L'avion du Conservatoire
La ville de Bordeaux étant la marraine du SEM33, il était naturel que le Conservatoire demande la mise à disposition de celui-ci.
Cela nous fut accordé et nous sommes allés le chercher à Landivisiau.
Il est arrivé à Mérignac le 20 novembre 2017
Visible dans le hangar
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Historique
A la fin des années 1960, la question du remplacement de l'Etendard IVM se pose. Cet avion étant un avion d'attaque au sol, il est tentant de penser à un dérivé Marine du Jaguar qui vient d'être commandé à 200 exemplaires par la France et 200 autres pour la Grande Bretagne, on pourrait donc en construire cinquante de plus pour la Marine Française. Ce qui fut fait et le prototype du Jaguar M05 construit. Le Système de Navigation et d'Attaque (SNA) est celui du Jaguar français, lui même dérivé de celui du Mirage IIIE : centrale gyroscopique, radar doppler, centrale aérodynamique et calculateur de navigation, avec u ajout d'un télémètre laser, alors que le Jaguar S (britannique) dispose du système étudié pour le TSR2 basé sur une centrale inertielle.
Le 27 octobre 1971, la découverte de criques sur les attaches moteur du M05 arrête la campagne porte-avions (PA). Il se révèle que ces attaches situées dans la partie britannique, n'ont pas été étudiées pour un avion marin, mais seulement au crash. La Marine commençant à trouver que l'avion n'est pas exempt de reproches : les ailes non repliables font perdre la place d'un avion dans le hangar, l'approche et l'appontage en monomoteur sont impossibles, il faut modifier les catapultes, il coûte cher, bref elle n'en veut pas et ne rêve que du Corsair II. Pour le premier ministre, Michel Debré, il n'en est pas question, il faut acheter français, pour l'indépendance nationale et les devises. Il ne reste plus qu'à trouver un avion.
Parallélement, à la même époque, a lieu, en Suisse, une compétition pour remplacer les Hawker Hunter, et le Dassault Mirage Milan est opposé au Corsair II. Le Milan reprend le SNA du Mirage IIIE modernisé. La confrontation démontre que ce système est périmé. Le match est déclaré nul, le cahier des charges étant jugé mal défini. Pour Marcel Dassault, l'avenir est au SNA basé sur une centrale inertielle.
Pour conter les velléités d'achat américain, il fait proposer par son bureau d'études (BE) un avion basé sur la cellule de l'Etendard, avec un SNA entièrement nouveau,et l'adaptation de la partie chaude de l'ATAR 9k50, bref un Etendard IV NG (nouvelle Génération). L'idée plait au premier ministre et la Marine s'exécute.
Pour montrer la faisabilité du propos, il est décidé que les deux prototypes seront des cellules d'Etendard iVM modifiées. Cela fut fait dans l'atelier prototype de Saint-Cloud, à partir du IVM 68 qui devint Super Etendard 01 et du IVM 48 qui devint le SUE 02. Ces avions ont leur géométrie extérieure modifiée avec la pointe radar suivie du compartiment équipement contenant l'Unité de Navigation Inertielle (UNI) et l'Unité d'ATtaque (UAT) et le nouveau moteur. Les essais de navalisation montrant qu'il faut améliorer les qualités d'approche, il devient nécessaire de modifier les dispositifs hypersustentateurs. Il est donc décidé de modifier la voilure de l'EIVM 13 qui devient Super Etendard 03 par modification des becs basculants avec adjonction d'un nouvel élément sur les carènes repliables et en changeant les volets. Après démonstration des QDV (Qualités De Vol), le SE 03 redevient EIVM 13 en croisant ses voilures avec celles du SUE 01.
Production
71 avions de série sont commandés par la France et le premier vole le 24 novembre 1977, le dernier en 1982.
La Marine Argentine commandera 14 avions, livrés entre 1982 et 1984.
L'Irak louera 5 SUE de 1983 à 1985. Un sera perdu au-dessus du Golfe Persique.
Carrière
En tout quatre unités de l'aéronautique navale furent équipés de Super Etendard : les 11F (1978 à 2011), 14F (1979 à 1991) et 17F (1980 à 2016), ainsi que l'escadrille 59S (1991 à 1997) qui formait les pilotes de chasse.
Depuis 1979, 14 Super Etendard ont été perdus accidentellement, dont 5 SEM, provoquant la mort de 5 pilotes et 2 techniciens.
Les SUE puis SEM ont été engagés dans toutes les opérations de l'aéronautique navale : Liban, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Lybie, Irak et Syrie.
Les 5 avions livrés à l'Argentine avant le déclenchement de la guerre des Malouines y ont participé et ont fait connaitre au monde le tandem SUE/Exocet. Sur les 14 avions, 5 ont été perdus. 5 SEM ont été achetés depuis leur arrêt de service.
Caractéristiques
Envergure | 9,60 m | |
Longueur | 14,31 m | |
Hauteur | 3,85 m | |
Surface ailaire | 28,4 m2 | |
Masse à vide | 6,250 kg | |
Masse maxi | 12.000 kg | |
Carburant interne | 1.300 kg | |
Carburant externe | 2.800 kg | |
Carburant externe | 1.560 km/h | |
Mach maxi | 1,3 | |
Rayon d'action à masse max | 650 km | |
Facteur de charge | +7 g / -4,5 g | |
Propulsion | 1 Réacteur Snecma 8k50 | |
Armement interne | 2 canons DEFA 552 avec 125 obus par arme |
Sources documentaires
Site Dassault Aviation
Wikipedia
Cols bleus
Mer et Marine