Dassault-Dornier Alpha-Jet
Dassault-Dornier Alpha-Jet
Entraînement et appui-feuLa maquette et le vrai
Historique
En juillet 1969 les gouvernements français et allemand sont à la recherche d'un avion destiné à la fois au remplacement du Fouga Magister, du T-33A et du Mystère IVA d'entraînement côté français, et du Fiat G-91R d'attaque au sol côté allemand.
Trois projets furent proposés, le TA501 de Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation/Dornier GmbH, le E-650 Eurotrainer de Aérospatiale/MBB, le T-291 de VFW .
Le TA501 était lui-même issu d'une sélection des projets, à la prise de contrôle de Breguet, Marcel Dassault a demandé à son bureau d'études de lui présenter un projet : iI l'a comparé à ceux de Breguet et de Dornier, il a vu que celui de Dornier était le meilleur et l'a donc choisi pour le présenter à l'appel d'offres.
Le 23 juillet 1970 les deux gouvernements sélectionnent le TA501, qui prend alors le nom d'Alpha Jet. La version d'entraînement est désignée "E" tandis que celle d'attaque porte la lettre "A".
Le programme spécifiait que les missions d'entraînement et celles d'appui tactique devaient être assurées par le même type d'appareil, aux équipements près. Les principales caractéristiques imposées étaient les suivantes : excellente visibilité aux deux places disposées en tandem, emploi de deux réacteurs double flux économiques et peu bruyants, excellentes qualités de vol notamment à basse altitude, cellule robuste permettant des facteurs de charge élevés près du sol, maintenance aisée et grande capacité d'emport d'armement.
La voilure est haute, en flèche de 28° à 25% de la corde. Le bord de fuite est entièrement occupé par des éléments mobiles : des volets de type Fowler à double fente et les ailerons. Le fuselage de conception semi-monocoque entièrement métallique est construit en trois sections : la pointe avant, intégrant le cockpit, la partie centrale, intégrant les entrées d'air, les points de fixation du train principal ; la partie arrière supportant les empennages et intégrant les points de fixation des moteurs. Le cockpit est équipé de sièges éjectables Martin-Baker AJR M4, pour les appareils français, Martin-Baker B10N "zéro-zéro" pour les appareils belges, Martin-Baker F10N, pour les avions du Qatar et de l'Egypte, et enfin de sièges Stencel S-III-S3AJ "zéro-zéro", pour les Alpha Jet allemands. Les empennages cruciformes sont d'une conception similaire à la voilure. L'atterrisseur se rétracte intégralement dans le fuselage.
Les moteurs retenus sont des Larzac 04 du Groupement d'Intérêt Economique Turboméca-SNECMA (G.R.T.S.) de 1250 kgp.
L'Alpha Jet A dispose de 4 points d'emport sous la voilure contre 2 pour la version E. Les deux variantes peuvent emporter sous le fuselage un pod canon DEFA 30 mm ou Mauser 27 mm avec une provision de 150 obus.
Le premier prototype effectue son premier vol le 26 Octobre 1973 par Jean-Marie Saget. Quatre prototypes ont permis d'effectuer un programme d'essais très complet.
Suite à un appel d'offre de l'US Navy, un projet d'Alpha Jet d'école embarquée sur porte-avions a fait l'objet d'un accord de licence avec la Lockheed Aircraft Corp. Les principales modifications portaient sur l'atterrisseur et l'adjonction d'une crosse d'appontage, le projet ne fut pas retenu.
Production
La fabrication des avions était répartie entre différents constructeurs français, allemands et belges. Les voilures, les empennages, la partie arrière du fuselage, les trappes de train étaient assemblées en Allemagne, par Dornier, les parties avant et centrales du fuselage, intégrant le tronçon central de voilure, étaient construites par Dassault, la pointe avant et les volets de courbure par la Sabca, en Belgique, et l'atterrisseur par Messier-Hispano, en France, et Liebherr Aero Technik, en Allemagne. Les moteurs conçus sous maîtrise d'oeuvre de Turboméca et de SNECMA étaient réalisés avec MTU et KHD, en Allemagne. L'assemblage de la version d'entraînement étant réalisé par Dassault, celui de la version d'attaque par Dornier.
Le premier Alpha Jet de série (E1 version école) a volé le 4 Novembre 1977, le premier de la version A, le 12 avril 1978.
La SABCA a assemblé les Alpha Jet belges entre 1978 et 1980, désignés 1B, et a participé à la modernisation du cockpit en 2000, devant ainsi Alpha Jet 1B+.
26 appareils égyptiens, désignés MS1, ont été assemblés par l'Industrie Aéronautique Egyptienne (AOI), à Hélouan, plus 4 par Dassault.
Une version modernisée pour l'appui-feu a volé le 9 avril 1982, livrée à 6 ou 7 exemplaires au Cameroun et 15 à l'Egypte sous la désignation MS2, dont 11 assemblés sur place.
L'Alpha Jet 2, alias NGEA (Nouvelle Generation Appui) est basé sur le MS2 plus la capacité d'emport du missile Magic 2.
L'Alpha Jet 3 Lancier est équipé d'un cockpit à MFD (multifunction displays), d'un radar Agave ou Anemone, un FLIR, un marqueur laser, de contre-mesures modernisées.
L' Alpha Jet E a été construit à 303 exemplaires et livré à 8 pays, dont la France (176 avions).
La version A a été produite à 175 exemplaires, princiaplement pour l'Allemagne, améliorée avec des moteurs Larzac 04-C20
Carrière
C'est le CEAM qui reçoit les premiers Alpha Jet E de série en mai 1978. La remise officielle des premiers appareils au GE 314 de Tours a lieu le 1er juin 1979, il est doté de 65 appareils à l'été 1981, puis la Patrouille de France est équipée de 12 avions. Les escadrons de chasse 1/8 Saintonge et 2/8 Nice de Cazaux sont respectivement équipés de l'Alpha Jet en décembre 1981 et novembre 1982 en remplacement du Mystère IV A.
Des Alpha Jet sont également affectés à des missions de liaison.
De plus, les bases de Cazaux et Tours accueillent la totalité des Alpha Jet de la défense belge.
Fin 2005 le parc de l'Armée de l'Air était de 94 appareils, leur retrait est envisagé vers 2020.
Exportation
L'Alpha Jet a également fait l'objet de ventes à l'exportation avec les commandes de la Belgique (33), le Togo (5 avions), la Côte d'Ivoire (6 avions), le Maroc (24 avions), le Nigeria (12 ou 24 avions), le Qatar (6 avions), le Cameroun (6 avions) et l'Egypte (une quarantaine).
Des avions allemands ont été revendus ; 50 au Portugal, 12 au Defense Evaluation & Research Agency britannique (équivalent du CEV), 25 à la Thaïlande.
Des Alpha Jet volent en collection aux Etats-Unis et dans une patrouille acrobatique en Autriche.
Caractéristiques | ||
Envergure | 9,11 m | |
Longueur | 12,29 m | |
Hauteur | 4,19 m | |
Surface alaire | 17,50 m2 | |
Masse à vide équipé | 3 345 kg | |
Masse max. au décollage | 8 000 kg | |
Plafond | 16 000 m | |
Rayon d'action | 780 km | |
Vitesse max. à 10 000 m | M.0,85 | |
Réacteur | 1 Snecma/Turbomeca Larzac 04-C6 de 1250 kgp sans post-combustion. |
La maquette représente l'Alpha Jet AT 01, premier exemplaire de la Force Aérienne Belge, pris en compte le 6 Octobre 1978, et mis en service à la base de Brustem le 13 Decembre suivant. |
Sources documentaires
Manuel de l'équipage Alpha Jet
Site aviation-fr.info
Site Armée de l'Air.
Site Défense belge.
Maquette de Dassault Falcon 10 MER amenagement
Aménagement 4 + 1
Aménagement 6 + 1
Dassault Falcon 10 MER
Dassault Falcon 10 MER
Biréacteur d'affaires / EntraînementMaquette d'exposition
Historique
Se rendant compte que le Mystère 20 ne pourrait pas être le succésseur du Flamant en raison de son coût, Dassault lança le projet MD 320 Hirondelle, un avion de 6-8 places en configuration affaires, propulsé par deux Astazou XIV de 900 cv. Le premier vol eut lieu le 11 septembre 1968 mais l'Etat-Major se désintéressant du projet et le marché civil décevant, l'Hirondelle fût abandonnée. Pas complètement cependant car elle servit de base à l'étude, à la demande de l'Armée de l'Air, d'un petit avion de liaison, moins coûteux que le Mystère 20, de rayon d'action de 2000 km, équipé de réacteurs Larzac. Dans le même temps, aux Etats-Unis, la Falcon Jet Corporation avait décelé qu'une demande existait pour un dérivé du Falcon 20, plus petit mais aux performances comparables.
Finalement Dassault présenta une maquette d'aménagement du "Mini-Falcon" au salon du Bourget 1969, mais sur un projet prévoyant une distance franchissable de 3 000 km. Le premier prototype volant le 1er décembre 1970 à Bordeaux-Mérignac aux mains de Jean Coureau et Hervé Leprince-Ringuet, avec des moteurs General Electric CJ610. La certification française est obtenue le 11 septembre 1973, suivie de la certification américaine 9 jours plus tard.
Le troisième prototype du Falcon 10 a battu le record de vitesse sur circuit fermé de 2 000 km à 917,02 km/h (catégorie C1f) le 29 Mai 1973.
Le fuselage est plus court que celui du Mystère 20 et présente une section plus réduite. De ce fait, la cabine est nettement moins spacieuse et ne peut contenir que de 4 à 7 sièges, toujours avec des planchers latéraux et une coursive centrale surbaissée, il a fallu renoncer à la toilette-WC installée à l'arrière et en offrir une escamotable sous le " jump seat " à l'avant. Comme le Falcon 20, sa cellule n'a pas de limitation de nombre d'heures ou de vols.
Il est propulsé en série par deux Garrett AiResearch TFE 731-2 de 1 465 kgp préféré au Larzac, l'Armée de l'Air ayant renoncé au projet.
Il n'a connu qu'une seule modification majeure : la modernisation de l'avionique, le faisant changer de désignation et devenir Falcon 100.
Production
En 1971, la Pan Am en commande 40 exemplaires plus 120 en option.
Le premier exemplaire de série vole le 30 avril 1973, les livraisons commencent le 1er novembre. La production est répartie entre CASA (Espagne), IAM (Italie), la SOCATA, la SOGERMA, Potez, Latécoère et Reims-Aviation. L'assemblage final ayant d'abord été effectué à Bordeaux-Mérignac a ensuite été transféré à Istres dans l'usine libérée par l'arrêt du Mercure.
226 exemplaires ont été construits.
Carrière (10 MER)
Le Falcon 10 MER a été commandé à 6 exemplaires par la Marine Nationale pour assurer les transports VIP, pour l'entraînement des navires (détection, calibration, etc), pour fournir un entraînement de complément aux pilotes d'avions de combat à réaction et de les entraîner au vol sans visibilité.
Le premier exemplaire a été livré en avril 1975, un septième appareil a été commandé en remplacement du n° 39, accidenté. En 2005 ils sont basés à Landivisiau au sein de la 57S.
Le nez représenté sur la maquette est faux, les Falcon 10 MER ont le nez du Falcon 10 de base.
Caractéristiques | ||
Envergure | 13,08 m | |
Longueur | 13,86 m | |
Hauteur | 5,32 m | |
Surface alaire | 24,1 m2 | |
Masse à vide équipé | 4 880kg | |
Masse max. | 8 500 kg | |
Equipage | 2 | |
Vitesse de crosière max. | 907 km/h | |
Distance de décollage | 1 280 m | |
Distance franchissable | 3 556 km | |
Passagers | 4 à 7 | |
Réacteurs | 2 Garrett TFE 731-2-1C de 1 465 kgp |
Sources documentaires
Mystère-Falcon. Jean Cuny. Ed EPA.
Jane's all the aircraft 1977-78.
Avions marins. Luc Berger. Dassault aviation.
Fusées
Balistique et spatial
Lanceur Diamant A au 1/16eFusée Emeraude au 1/16e
Satellite Astérix
Missile MSBS
La seconde Guerre Mondiale a clairement démontré l'importance stratégique des fusées. Dès la fin de la guerre, la France lance des recherches en ce sens, d'abord pour établir l'implantation d'un champ de tir, le Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux est créé le 21 avril 1947 à Colomb-Béchar en Algérie.
En 1950, la France procède à un modeste tir de la fusée-sonde Véronique R (VERnon-electrONIQUE, taille Réduite), elle atteint l'altitude de trois mètres ! En 1952, la Véronique N3 (taille Normale) atteint 60 km et le 21 février 1954, Véronique NA14 (taille Normale, trajectoire Allongée) atteint 135 km d'altitude. En mars 1959, Véronique AGI (Année Géophysique Internationale) atteint 210 km. Le 18 juin 1960, Véronique AGI25 porte une charge explosive, la voie est ouverte au missile Sol-Sol Balistique Stratégique.
Un comité de recherches spatiales est créé en 1961, à l’image de la NASA : le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES).
La série des "pierres précieuses"
Confié à la Société pour l'Etude et la Réalisation d'Engins Balistiques (SEREB) à la fin de 1959, le programme d'Etudes Balistiques de Base comprend l’étude et les essais au sol de gros propulseurs à liquides et à poudre et les essais en vol du propulseur du Sol-Sol Balistique Stratégique. La série comporte les véhicules d'essais appelés Agate, Topaze, Emeraude, Saphir, Rubis. Chaque engin a ses caractéristiques propres qui vont permettre d'évaluer, séparément puis par assemblage, plusieurs techniques qui serviront de base au lanceur Diamant.
Emeraude | Diamant A |
Fusée Emeraude
Les fusées Emeraude, Véhicule d'Essais 121, développées en 1964 et 1965 sont des engins à deux étages, le premier doté d’un nouveau moteur à propergols liquides (acide nitrique et essence de térébenthine, comme sur Véronique), portant en second étage un engin Topaze inerte. Réalisés depuis Hammaguir en Algérie, en 1964, les trois premiers tirs sont des échecs. Après contrôle du ballottement des liquides dans les réservoirs, les deux derniers tirs, en 1965, sont réussis.
Lanceur Diamant A
Le lanceur Diamant est triétage. Il s'appuie sur les études menées pour les autres "pierres précieuses" qui ne sont que mono ou biétage.
Le premier étage, comme pour Emeraude, est doté d’un moteur à propergols liquides, il délivre une poussée allant jusqu’à 348 kN. Le second étage est à poudre ainsi que le troisième étage qui contient la case à équipements.
Au sommet du lanceur se trouve la charge utile d'un poids de 18 à 110 kg.
Le 26 novembre 1965 à 15h47, Diamant décolle de la base d’Hammaguir. Ce vol inaugural est un succès.
Satellite Astérix
Pour son premier vol, la fusée Diamant A met sur orbite le satellite A1, surnommé "Astérix", d'un poids de 40 kg. Ses antennes ayant été endommagées par la coiffe du lanceur, il reste muet. Cependant un faible signal est détecté par les services d'alerte avancée de l'USAF, la satellisation est confirmé sur une orbite de 509 km de périgée et 2276 km d'apogée, inclinée à 34° sur l'équateur et parcourue en 1 h 53 mn.
La France devient alors la troisième puissance spatiale.
Les premiers missiles stratégiques MSBS
Les recherches dans le domaine spatial et celles des missiles stratégiques étaient menées en parallèle. Déjà en 1957 le ministre de la Défense décide la création d'un établissement permettant les recherches atomiques militaires à Reggane.
En 1971, Aérospatiale, née en 1970 de la fusion de la SEREB, de Nord-Aviation et de Sud-Aviation, livre à l'Armée de l'Air le système SSBS (Sol Sol Balistique Stratégique) implanté au sein du 1er Groupement de Missiles Stratégiques du Plateau d'Albion et à la Marine Nationale, le système MSBS (Mer Sol Balistique Stratégique).
Les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) et leurs missiles MSBS constituent la Force Océanique Stratégique française (FOST) basée à Brest.
Grâce à la mobilité et à la discrétion de sa plate-forme de tir, le système MSBS est quasiment invulnérable et tient, à ce titre, une place prépondérante dans la stratégie française de dissuasion.
Pouvant naviguer en plongée pendant plusieurs mois, les SNLE emportent à leur bord seize missiles balistiques dotés de charges nucléaires. Les seize tubes de lancement verticaux des sous-marins sont disposés en deux rangées longitudinales de huit tubes chacune. Les missiles sont tirés en plongée à une cadence très rapide sous le contrôle d'un ensemble électronique relié au centre de traitement des données du sous-marin.
Ces conditions de tir prennent une grande importance dans l'étude des missiles MSBS. Lorsqu'un missile balistique est tiré à partir de tubes immergés, l'engin est soumis à des effets hydrodynamiques avant d'entrer dans l'atmosphère.
Ces effets dynamiques et la mobilité de la plate-forme de lancement soulignent la spécificité du développement des missiles MSBS. S'y ajoute l'exiguïté des conditions de stockage des missiles à bord des sous-marins.
Missile | M1 | M2 | M20 | |
Poids total | 18 t | 20 t | 18 t | |
Diamètre | 1,5 m | 1 ,5 m | 1 ,5 m | |
Longueur | 10,4 m | 10,7 m | 10,4 m | |
Type de propergol solide | isolane | isolane | isolane | |
Portée | > 2 500 km | > 3 000 km | > 3 000 km | |
Tête | Nucléaire 500 kt | Nucléaire 500 kt | Thermonucléaire 1 Mt | |
Mise en service | 30 janvier 1972 | 13 septembre 1974 | 25 janvier 1977 | |
Retrait | 29 avril 1976 | 9 août 1979 | 1991 | |
Sous-marins équipés | le Redoutable le Terrible |
le Foudroyant le Redoutable |
l'Indomptable le Terrible le Foudroyant le Tonnant |
Sources documentaires
Exposition AAAF.
De Véronique à Ariane. Gérad Hartmann.
Pégase n° 101. Les débuts de la politique spatiale française.
Site CNES.
Plaquette Aérospatiale Défense.
Docavia 52, La maîtrise du feu. Félix Torrès. Ed Larivière.
Maquettes en bois
Maquettes en bois au 1/24e
Dassault Hirondelle
Dassault Hirondelle
Avion de liaisonMaquette de soufflerie
Historique
Après l'abandon du Communauté et du Spirale, Dassault cherchait toujours un successeur au Flamant, sachant que le Mystère 20 serait trop onéreux pour remplir cette fonction.
A l'apparition du turbopropulseur Turboméca Astazou XIV, l'Etat-Major pensa qu'il pourrait permettre la réalisation d'un avion tel que le Communauté tout en pesant moins lourd, donc plus économique.
En 1967, Dassault lança l'étude du MD 320 Hirondelle, un dérivé du Communauté simplifié et allégé, ayant l'aptitude à utiliser des terrains sommairement aménagés.
La cabine pouvait être aménagée pour 6 à 14 passagers, un galley et des toilettes étaient à l'arrière. Le poste de pilotage pour deux hommes pouvait recevoir les mêmes équipements que le Falcon.
Les moteurs étaient des Astazou XIV de 920 cv entraînant des hélices Hamilton.
Les missions que l'Hirondelle pouvait remplir étaient :
- avion d'affaires pour 6 à 8 passagers
- transport de 3ème niveau pour 8 à 14 passagers
- école de pilotage ou de navigation
- transport sanitaire ou cargo
Le premier vol intervint le 11 septembre 1968 aux mains de Jean Coureau et Hervé Leprince-Ringuet.
Mais l'Etat-Major se désintéressant du projet et le marché civil s'avérant décevant, le projet fut abandonné. Un étude fut quand même menée avec des réacteurs Larzac mais la distance franchissable était insuffisante. Le prolongement de cette étude aboutit au Mini Falcon connu sous le nom de Mystère-Falcon 10.
Sources documentaires
Mystère-Falcon. Jean Cuny. Ed EPA.
SAB AB-80
SAB AB-80
Avion de combat polyvalentMaquette de soufflerie
La Société Aéronautique Bordelaise a été créée le 25 juillet 1929, elle prend le relai du département avions de la société Dyle et Bacalan, ses capitaux proviennent de Nieuport-Astra et de personnes privées bordelaises, Gustave Létang en est le directeur général. Les avions en cours de construction s'appelleront toujours DB tandis que les nouveaux seront désignés AB.
L'AB-80 est la dernière grande réalisation du bureau d'études bordelais de Gustave Létang. C'est un des nombreux concurrents d'un programme de " multiplaces de combat ", c'est à dire d'avions polyvalents capables de cinq missions types : renseignement, bombardement rapproché, combat, bombardement lointain, reconnaissance. Pour remplir ces tâches un équipage de quatre hommes est nécessaire, qui dispose de différents équipements fixes (TSF, matériel de sécurité, de navigation, armement de bord) et mobiles en fonction des missions (viseurs, appareils photographiques, lances-bombes, lance-fusées, etc.).
Ce programme de multiplaces dit aussi " B.C.R. " (Bombardement, Combat, Reconnaissance) date du 8 août 1933. Pas moins de sept avions sont étudiés pour y répondre : l'AB-80 (ou SAB-80), l'Amiot 144, le Breguet 460, le Bloch 130, le Dewoitine 420, le Farman 420, le Potez 541.
L'AB-80 est un bimoteur, monoplan à aile haute, à train classique fixe, et empennage bi-dérive. Il est propulsé par deux Hispano-Suiza 12Ybrs à compresseur et réducteur, à refroidissement par eau, de 860 CV, entraînant des hélices tri-pales Ratier à pas variable. Le fuselage est de section rectangulaire. Les ailes ne sont pourvues que de longs ailerons qui s'étendent sur un tiers de l'envergure. Le revêtement fait toujours appel à des raidisseurs externes selon le procédé devenu classique de la maison. La voilure, partie délicate qui demande le plus de savoir-faire, est constituée de quatre longerons avec semelles en U standard accolées et à une âme en treillis formé par des étirés en U rendus solidaires en flexion par la présence de couples triangulés, eux-mêmes constitués par des étirés en U ou en oméga épousant la forme du profil. Une construction légère et solide mais d'une assez grande complexité de fabrication.
A noter que l'AB-80 était pourvu de deux jeux d'extrémités d'ailes (au-delà de l'aileron) ; un court consistant en simples saumons et un long augmentant l'envergure d'environ 3 mètres et la surface de 7 m2.
Pour une masse à vide de 4 300 kg, la masse maximale au décollage de l'AB-80, en fonction de ses missions, varie de 6700 kg (renseignement) à 8 100 kg (bombardement lointain), la masse maximale de carburant pouvant atteindre 1 300 kg.
Le chargement en bombes, munitions et carburant est variable selon les missions. Le tableau ci-dessous indique l'armement en fonction des missions :
Bombardement rapproché | Bombardement lointain | Renseignement | Reconnaissance | Combat | |
Cartouches | 2000 | 2 000 | 2 000 | 2 000 | 3000 |
Bombes | 40 x 10 kg ou 10 x 50 kg ou 5 x 100 kg |
40 x 10kg + 4x 100kg 10 x 50 kg +4 x 100kg 5 x 500 kg 4 GPU 4 x 200kg |
|||
Bombes éclairantes | 4 x 30 kg | 4 x 30 kg | 4 x 30 kg | 12 x 30 kg | 4 x 30 kg |
Fusée éclairante | - | - | 12 | 12 | - |
Appareil photo | - | - | F 30 ou F 50 | F 30 ou F 50 | - |
Canon | - | - | - | - | Calibre 25 mm |
Le AB-80 décolla pour la première fois de Mérignac le 13 juin 1934, piloté par M. Descamps. Les essais constructeur de cette machine n'ont sans doute pas été terminés avant la cessation d'activité de la S.A.B. Au début de ces essais la partie arrière du train fut endommagée et nécessita une intervention, pendant 36 heures d'affilée, d'une équipe de l'usine sur le terrain de Mérignac. Les résultats les plus significatifs qui circulaient alors sur le terrain étaient une bonne vitesse ascensionnelle et une vitesse maximum élevée, dépassant les 300 km/h.
En 1935, les installations de la SAB sont reprises par la Société Aéronautique du Sud-Ouest.
Caractéristiques | ||
Envergure grande voilure | 24 m | |
Envergure petite voilure | 21 m | |
Longueur | 18,50 m | |
Surface alaire grande voilure | 81,70 m2 | |
Surface alaire petite voilure | 74,50 m2 | |
Masse à vide | 4 300 kg | |
Masse max. | 8100 kg | |
Vitesse max. au sol | 265 km/h | |
Vitesse max. à 4000 m | 330 km/h | |
Vitesse d'atterrissage | 125 km/h | |
Plafond pratique | 8000 m | |
Temps de montée de 500 à 4500 m | 13 mn | |
Rayon d'action en croisière à 4000 m | 1000 km |
M. Maurice Monsegu nous a remis, à l'occasion des journées du patrimoine 2006, la maquette de soufflerie, à l'échelle 1/20e, du SAB 80. Cette maquette avait été récupérée par son père lors de l'évacuation de la SNCASO de Bacalan vers la caserne de Saint-Astier. |
Sources documentaires
L'aéronautique à Bacalan. Jean Lacroze. Le Trait d'Union
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