Dassault Mirage III E
Le 560 à Cazaux, juin 2005. © PC Got.
Le 24 septembre 2007, sous la pluie en début d'après-midi, le fuselage du Mirage III E n° 560 est arrivé au Conservatoire.
C'est le dernier Mirage III opérationnel à avoir volé en France et en Europe.
Livré neuf au CEV le 14 mars 1969, il y a principalement participé aux essais d'armements, il était équipé d'un nez de type III R, le doppler étant remplacé par un dispositif optique orienté vers l'arrière.
Le Mirage III 560 a effectué son dernier vol le 25 novembre 2005 à Cazaux.
Il a été racheté ensuite par Dassault Aviation qui avait besoin de ses voilures pour la formation 3° échelon des Egyptiens.
Le fuselage sans emploi a été mis à disposition du Conservatoire. Les voilures nous ont été offertes par la SOFEMA.
Présenté place de la Concorde dans le cadre des 100 ans du GIFAS du 4 au 12 octobre 2008
Visible dans le hangar
Historique
Le Mirage III E est une évolution du Mirage III C. Il est équipé de systèmes électroniques plus sophistiqués (d'où la désignation E pour électronique) : radar de tir CSF DR-AC-37B alias Cyrano II B, radar de navigation Doppler CSF NRAC-4A dont le radôme est situé sous le nez qui lui confèrent, en plus des missions de défense aérienne, la capacité d'attaque au sol tout temps. Il est aussi doté de la possibilité d'emport de la bombe atomique tactique AN 52, le 28 août 1973, le Mirage III E n°617 en effectua un tir réel.
Côté propulsion, le réacteur Snecma Atar 9B est remplacé par un Atar 9C plus fiable et plus puissant. Le propulseur fusée SEPR 841 est remplacé par le SEPR 844 pour améliorer les performances lors des interceptions à haute altitude. La fusée utilise 160 litres de kérosène et 300 litres d'acide nitrique, son poids est de 245 kg à vide, 690 kg plein. L'allumage est rendu possible par l'emploi d'un liquide d'appoint, le TX2 ( Triethylamine 60% + Xylidine 40%), la poussée obtenue est de 1300 kg au niveau du sol, elle augmente avec l'altitude.
Le Mirage III E dispose d'une capacité de reconnaissance d'opportunité grâce à une caméra Omera 60 de 75mm de focale et 1/2,8 d'ouverture maximum, installée dans la quille de la soute arrière, côté gauche, calée à 25° sous l'horizon. Le magasin permet de prendre 110 vues au format 57mm x 57mm. Dans la cabine le pilote dispose d'un viseur polaroïd et d'un interrupteur permettant de régler la cadence de prises de vues, 3 ou 10 images par seconde.
L'armement interne est composé de deux canons DEFA 552 de 30mm installés dans un châssis amovible contenant 125 cartouches par arme. La cadence de tir est de 1200 à 1400 coups par minute.
Cependant, tous les équipements ne peuvent pas être montés simultanément, voir le tableau des combinaisons possibles :
Soute avant | Soute arrière | |
Version soute canons | Châssis canon | Réservoir de soute + caméra |
Version double soute | Châssis pétrole | Réservoir de soute + caméra |
Version fusée | Châssis pétrole | Groupe fusée |
En outre il dispose d'un point d'accrochage sous le fuselage et de deux points sous chaque voilure permettant l'emport d'armement ou de réservoirs supplémentaires. L'armement externe pouvant être installé est composé de : deux lances-roquettes JL100 contenant chacun 18 roquettes SNEB de 18 mm, deux missiles air-air Sidewinder 1A, un missile air-air Matra R530 à autodirecteur électromagnétique ou infrarouge, un missile air-sol Nord 5401 (AS 30), la bombe atomique AN52, des bombes classiques. Au cours de sa carrière il a été doté de capacités supplémentaire : missile air-air Matra R550 Magic, missile air-sol AS37 Martel, lances-roquettes Matra LAU32 et F2. Il peut également remorquer divers types de cibles. Selon l'emplacement, les réservoirs supplémentaires peuvent contenir de 500 à 1700 litres.
Le siège éjectable est un Martin Baker Mk 4 RM4 conçu pour fonctionner à toutes les altitudes et à des vitesses comprises ente 90 et 700 noeuds. L'accélération peut atteindre un maximum de 19 g et la vitesse est de 24 m/sec.
Le prototype Mirage III E 01 effectua son 1er vol le 5 avril 1961 à Istres aux mains de Jean Coureau.
Mirage IIIE en version interception
Production
Le fuselage est fabriqué à Argenteuil, la voilure par Nord-Aviation à Méaulte, la dérive à Biarritz, et l'assemblage final est réalisé à Mérignac.
Le 1er exemplaire de série sort des chaînes en janvier 1964.
Voir la liste de toutes les versions de Mirage iii, 8 et 50.
Carrière en France
182 exemplaires du Mirage III furent commandés par l'Armée de l'Air que les a mis en oeuvre dans les unités suivantes : le CEAM (1964-78), les EC 1/2 Cigognes (1969-84), 3/2 Alsace (1968-85), 1/3 Navarre (1966-93), 2/3 Champagne (1966-91), 3/3 Ardennes (1987-94), 1/4 Dauphiné (1967-87), 2/4 Lafayette (1966-88), 1/13 Artois (1965-92), 2/13 Alpes (1965-77). En réalité un exemplaire supplémentaire a été livré en remplacement d'un avion perdu alors qu'il était en révision.
Le Mirage III E assura à partir de 1973 jusqu'au début des années 90 la veille nucléaire tactique avec l'AN52 de 15 kilotonnes.
Le Centre d'Essais en Vol utilisa le Mirage III E de 1962 à 2005, ce fut donc son premier et dernier utilisateur en France.
A l'étranger
Les autres pays utilisateurs du Mirage III E sont :
EA Argentine, 17 exemplaires. Le Mirage III EA fut employé au combat contre la Grande-Bretagne lors du conflit des Malouines (Falklands).
EBR, EBR2 Brésil, 16 EBR plus 4 EBR2 ex-français équipés de plans canard.
EE Espagne, 24 exemplaires désignés C11 dans la nomenclature locale. Partiellement construits par CASA.
EL Liban, 10.
EP Pakistan, 18 exemplaires puis de nombreux autres de versions diverses du Mirage III. Il fut employé au combat contre l'Inde.
EV Vénézuéla, 7.
EZ Afrique du sud, 17 exemplaires. Il fut employé au combat contre l'Angola.
La version E a servi également de base aux versions S pour la Suisse et O pour l'Australie.
Envergure | 8,22 m | |
Longueur | 15,02 m | |
Hauteur | 4,50 m | |
Surface alaire | 34,85 m2 | |
Masse à vide | 7.050 kg | |
Masse max. | 13.500 kg | |
Plafond | 18.000 m sans fusée 25.000 m avec fusée |
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Vitesse max. | Mach 2,10 | |
Armement interne | 2 canons DEFA 552 de 30 mm | |
Réacteur | 1 Snecma Atar 9C de 4250 kgp sec, 6000 avec pc |
Sources documentaires
Manuel du pilote de l'avion Mirage III E, septembre 1964.
Mirage III, tome 2 Le Mirage III E dans l'Armée de l'Air. B.Chenel, E.Moreau, P.Audouin. Ed. DTU.
Minidocavia 19, Mirage III, Mirage 5, Mirage 50. Hervé Beaumont. Ed. Larivière.