Breguet Br.1050 Alizé park

FranceAvion de lutte anti-sous-marine et de surveillance

 

bréguet br 1050 alizé 

L'appareil du CAEA

Le Breguet Br1050 ALH Alizé n° 50 effectue son premier vol le 2 septembre 1960 à Biarritz.
Après 40 années de bons et loyaux services, au sein des flottilles 4F, 9F, 6F et 3S, jusqu’en 1967, puis à la 4F de 1970 à 1994,
il termine sa carrière opérationnelle, au cours de laquelle il a été porté aux standards ALM puis ALH,  au sein de la flottille 6F
.
Stocké à Nîmes Garons, il y est démonté par une équipe du CAEA pour arriver à Mérignac le 20 novembre 2010.



Visible dans le hangar

 

Alizé 59

Alizé 59 maintenu en état de vol par l'association Alizé Nîmes

 

- Historique et description

En 1948, la société Breguet établit les plans du Br 960 Vultur en réponse au programme de la Marine pour un avion biplace embarqué destiné à l'attaque des bâtiments de surface. La particularité de cet avion est sa propulsion mixte, un turbopropulseur Amstrong-Siddeley Mamba pour l'autonomie et un turboréacteur Hispano-Suiza Nene pour la vitesse et le combat.
Le premier prototype vole le 3 août 1951 mais ne connaît aucune production en série car le programme est abandonné au profit d'un appareil anti-sous-marins. C'est ainsi que le second prototype du Vultur sert à la mise au point du futur avion, à l'origine baptisé Epaulard par le constructeur, la Marine lui donne le nom Alizé.

Le fuselage à section elliptique comporte le turbopropulseur Rolls-Royce Dart RDa7 Mk 21 de 1950 cv sur l'arbre à 15.000 tours/mn (et 185 kgp de poussée résiduelle) entraînant une hélice quadripale Bréguet-Rotol Br-4-1000 de 3.35 m de diamètre ; le train avant Hispano-Suiza ; le poste d'équipage pour 3 hommes, pilote, navigateur et tournant le dos, l'opérateur des systèmes électroniques ; la soute armement ; le logement du radôme escamotable du radar de détection et de navigation Thomson DRAA 2A ; les crocs de catapultage montés de part et d'autre de la soute ; la crosse d'appontage.
La voilure basse est composée de deux demi-plans formant un plan central fixe de 6.60 m et deux parties repliables de 4.50 m chacune ; les nacelles contenant le train principal, les bouées acoustiques et une partie de l'équipement électronique ; 6 points d'attache pour l'armement sur la partie repliable, 2 points sur la partie fixe.
L'armement peut être composé de grenades anti-sous-marines, torpilles, bombe, roquettes, missiles AS.12. Pour la détection, des bouées acoustiques et des marqueurs.

Le premier vol du prototype 01 du Br 1050 Alizé a lieu en octobre 1956 à Toulouse-Blagnac, piloté par Yves Brunaud, assisté de Lescarret et Perrineau. Au total cinq exemplaires prototypes et pré-série sont fabriqués.
La position de la tuyère pose un problème car placée à droite en bas du fuselage, l'air provoque un échauffement des pneus, salit le radôme et gêne le personnel, elle sera finalement installée en position haute.
Les essais sont effectués au sol à Bedford en Angleterre et sur le porte-avions britannique HMS Eagle et sur le français Arromanches. Ils ont démontré que l'Alizé pouvait décoller du pont sans être catapulté.

La date du premier vol du premier prototype est incertaine.
Les documents aussi crédibles les uns que les autres indiquent soit le 5, soit le 6 octobre 1956.

   - Production

La demande initiale de la Marine, fin 1956, porte sur 100 exemplaires, elle est réduite à 75 en 1958. Le premier de série (numéro 1) vole le 26 mars 1959.
L'Indian Navy reçoit 12 Alizés à partir de 1961 dont la production est intercalée avec les français. Deux exemplaires supplémentaires prélevé sur le stock français lui seront livrés en 1968.
Les avions sont assemblés à Biarritz-Parme (ce qui en fait un avion Aquitain) à partir d'éléments provenant de diverses usines : fuselage équipé à Toulouse-Montaudran, voilure à Anglet, hélices à Vélizy, empennages par Morane-Saulnier à Tarbes-Ossun.
La production s'achève en juillet 1961 avec le numéro 87.

   - Modernisations

De 1964 à 1965, trente Alizé bénéficient d'une amélioration du système d'armes et des récepteurs de bouées acoustiques actives "Julie".
En 1977 la décision est prise de moderniser 30 appareils par amélioration des systèmes de radiocommunication et radionavigation, nouveau radar Thomson Iguane, détecteur radar ARAR 12A, calculateur de navigation Crouzet Equinoxe utilisant le réseau Oméga, système ARR 52 de traitement des bouées acoustiques. Les avions sont alors désignés Alizé modernisés alias ALM.
Suite aux observations faites pendant les opérations au large du Liban, des modifications portent sur le circuit hydraulique, la génération électrique, les lance-leurres, la radio et divers instruments.
En 1989, le système informatique de transmission des informations tactiques Titane (Traitement de l'Information Tactique de l'Aéronautique Navale Embarquée) est intégré, il permet la transmission de données par informatique et non plus vocalement. Deux ans plus tard il sont équipés de GPS.
A partir de 1996, quinze appareils subissent une ultime modernisation. Nouvelle unité de navigation inertielle, nouveau pilote automatique, intégration des détections radar et ESM qui permet au navigateur de suivre la situation tactique sans dialoguer avec radariste, ajout d'un Flir Chlio. Ces appareils deviennent des Alizé mis à la hauteur; soit ALH.
Toutes ces modifications ne s'appliquent qu'aux Alizé français.

   - Carrière

Dans la Marine Nationale, l'Alizé a été en service dans les flottilles 4F, 6F et 9F. Le premier de série est livré le 20 mai 1959.
Les escadrilles 2S et 3S ont utilisé quelques appareils pour les servitudes, ainsi que la 59S qui prend un temps le relais de la 6F pour la formation des équipages.
La 10S (Commission d'Etudes Pratiques d'Aviation) devenue temporairement Section d'Expérimentation et de Soutien a effectué des essais de présérie et des mises au point lors de la modernisation.
Les missions qui lui sont confiées sont larges :
- Détection anti-sous-marine
- Elaboration de la situation de surface
- Surveillance aérienne
- Repérage et guidage sur des objectifs au sol
- Ecoute électronique
- Relais radio
- Direction des opérations de récupération en cas d'éjection CSAR
- Secours en mer
- Lutte contre la pollution maritime
A partir de 1982 la 6F et la 4F reçoivent leurs premiers ALM, le 28ème et dernier est remis fin 1983

L'Alizé a embarqué sur les porte-avions Foch et Clémenceau. Il a participé à plusieurs opérations : Saphir (Djibouti) en 1977 et 78, Olifant (Liban) en 1982,83,84, Prométhée (Mer d'Oman) en 1987,88, Balbuzard et Crécerelle au large de la Bosnie, Sharp Guard pour contrôler l'embargo maritime sur la République Fédérale de Yougoslavie de 1993 à 1996.
Après un dernier appontage le 27 juin 2000 sur le Foch, sa carrière française s'achève le 15 septembre 2000 au sein de la 6F avec un total de 330.000 heures de vol.
La mission de sûreté est alors assurée par les E-2C Hawkeye qui ne sont toutefois pas aptes à reprendre les missions SAR et de service public.
Huit appareils sont stockés car Thales souhaite les moderniser (encore une fois) et proposer à l'export l'Alizé AMASCOS (airborne maritime situation control system) mais le projet n'aboutit pas.

Dans l'Indian Navy, ils sont mis en oeuvre par le Squadron 310 "White Cobras" et embarqués à bord du porte-avions Vikrant. Seuls les Alizé indiens ont connu l'épreuve du feu ; le 5 décembre 1971 un Alizé indien attaque et détruit un sous-marin pakistanais de type Daphné (lui aussi de fabrication française), 5 jours plus tard un Alizé est détruit par un missile tiré d' un F-104 pakistanais.
En 1987, lorsque le Vikrant est modifié avec une rampe pour les Harrier et sa catapulte démontée, les Alizé sont débarqués et poursuivent les missions de surveillance depuis des bases terrestres jusque dans les années 90.

Caractéristiques
Longueur 13,86 m 3 vues
Envergure ailes dépliées 15,60 m
Envergure ailes repliés 6,60 m
Hauteur 5 m
Surface alaire 36 m2
Masse max. au catapultage 8,2 t
Masse max. à l'appontage 7,1 t
Vitesse maximale 435 km/h
Vitesse de croisière en patrouille 250 à 380 km/h
Distance franchissable 2 000 à 2 500 km
Autonomie 6 à 7 heures
Turbopropulseur 1 Rolls-Royce Dart RDa7 Mk 21 de 1.950 cv

 


   - Sources documentaires

Air Zone n° 31 janvier-février 2001
Air Fan n° 135 février 1990, n° 221 avril 1997, n° 264 novembre 2000
Jets n° 26 à 30 février à juin 1998
Flight International Air forces of the world septembre 1997
Aviation Magazine n° 207 du 18 octobre 1956, n° 269 15 février 1959
Le Fana de l'aviation n° 94 septembre 1977 (extrait du Docavia Les avions Breguet)
L'Air n° 717 de novembre 1956
Le Trait d'Union n° 90 juillet 1983
Documents du Major Bruno Boudet

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Logo DouglasDouglas-ST Aerospace A-4SU Super Skyhawk

Etats-UnisSingapourAvion embarqué d'attaque au sol

 

MAE Cet appareil nous est confié par le Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget

 

A-4SU n°928 avant son démontage à Cazaux

 

L'appareil du CAEA
 
Il s'agit du A-4SU n° 928, on présume que c'est à l'origine le A-4C BuNo.147797 c/n 12561 mis en oeuvre dans l'US Navy et l'US Marines Corp,
voici ses affectations successives :
Pris en compte le 24 août 1960, affecté le 10 octobre 1960 dans l'USMC à la VMA-343 8 ball à MCAS El Toro (Californie) puis aux VMA-223 Bulldogs, VMA-211 Wake Island Avenger at me, le 3 mars 1964 à la VMA-214 Black Sheep (l'unité de Pappy Boyington) à MCAS Kaneohe Bay (Hawaï) pour un embarquement un an plus tard
jour pour jour sur le USS Iwo Jima.
Le 26 Avril 1965 il rejoint la Navy à NAS Lemoore (Californie) au sein de la VA-144 Roadrunners puis VA-146 Blue Diamonds. C'est dans cette unité qu'il entame sa participation à la guerre du Vietnam à bord des USS Ranger et Constellation, il est touché à trois reprises sans dommages pour le pilote.
Le 14 février 1968 il est affecté à la VA-152 Mavericks à NAS Alameda (Californie) puis part le 1er Mai 1968 à NAS Atsugi au Japon
en tant que "Combat Operational Support Aircraft".
Retour à la VMA-223 chez les Marines le 25 Juin 1968 à Chu Lai (Sud Vietnam). Le 18 Septembre il est touché une quatrième fois, ce qui lui vaut un passage
au Fleet Air Western Pacific Repair Activity à Atsugi à partir du 5 novembre.
Le 13 août 1970 il revient dans la Navy à la VA-12 Flying Ubangis sur l'USS Independence. Retour à terre le 20 janvier 1971 à la VSF-76 Saints NAS New Orleans (Louisiane) puis à NAS Glynco (Géorgie) incluant un passage à la VT-86 Sabrehawks.
Stocké le 29 mai 1974 à Davis-Monthan AFB (Arizona) au Military Aircraft Storage and Disposal Center (MASDC) sous numéro d'inventaire 3A389,
il en est rayé le 29 mai 1978.

Il fait partie du second lot acheté par Singapour, a volé au sein de la patrouille Black Knights, et a terminé sa carrière en 2004 au 150th Squadron basé à Cazaux.
Cédé le 12 janvier 2006 au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget qui nous l'a confié,
il est arrivé le 8 janvier 2010 après avoir été démonté quelques jours plus tôt par une équipe du CAEA.
Pour voir le film du démontage et du transfert cliquer ICI

Propriété du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.

Visible dans le hangar
 
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Skyhawk 1
Démontage et tranport à Mérignac
 

- Historique
Suivant l'intérêt pour des chasseurs légers suscité par l'apparition du Mig 15 pendant la guerre de Corée, Edward H. Heinemann, ingénieur en chef des usines Douglas d'El Segundo, présente en janvier 1952 au Bureau of Aeronautics le projet d'un chasseur léger embarqué, le XF4D-1 Skyray. Mais la Navy, ayant déjà plusieurs projets de ce type en cours d'étude ou d'essais, lui conseille de travailler sur un avion embarqué d'attaque au sol à court rayon d'action, porteur d'une bombe nucléaire tactique. Heinemann, assisté de son équipe, reprend l'étude, apporte des modifications et la présente deux semaines plus tard avec des performances supérieures à celles demandées. En dépit des doutes de certains membres du bureau, il obtient le feu vert pour poursuivre le travail. Chaque partie de l'avion est alors réétudiée avec un objectif principal : gagner encore du poids.
Le fuselage est assemblé en deux parties. L'aile est monobloc en delta, équipée de becs automatiques, la flèche est de 40° ; compte tenu de sa faible envergure il n'est pas nécessaire de la replier, d'où l'économie de la masse du mécanisme. L'empennage est cruciforme. Le train tricycle est haut afin de permettre l'emport d'une bombe nucléaire MK-7. S'agissant d'un avion embarqué, il est bien entendu équipé d'une crosse d'appontage. La génération électrique de secours est assurée par une génératrice escamotable. L'armement est composé de deux canons de 20 mm et trois points d'emport externes (cinq par la suite).
Le réacteur initial est un Wright J65-W-2 de 3266 kgp, version américaine du moteur britannique Amstrong Siddeley Sapphire. Les entrées d'air sont sur les côtés du fuselage derrière le cockpit.

   - Production

Un premier marché est passé par le Navy Department le 21 juin 1952 pour un prototype et une cellule d'essais statiques, suivi quatre mois plus tard par la commande de 19 exemplaires de pré-série.
Le prototype XA4D-1 est fabriqué à El Segundo mais le premier vol se déroule à Edwards AFB le 22 juin 1954 aux mains de Robert Rahn. Le premier A4D-1 de série vole le 14 août 1954. Les premiers essais sur porte-avion ont lieu le 12 septembre 1955.
Lors du changement de la nomenclature américaine en septembre 1962, le Skyhawk prend la désignation A-4.
La puissance du réacteur J65-W-2 étant insuffisante, les premières versions de série (A/B/C) en reçurent des variantes améliorées. Le A-4E quant à lui est équipé d'un Pratt&Whitney J52-P-6A de 3856 kgp, les versions suivantes bénéficiant elles aussi de variantes améliorées.
Alors que le 1000è exemplaire sort d'usine en juillet 1961, l'avenir du Skyhawk s'assombrit en novembre, avec l'arrivée de J.F. Kennedy au pouvoir, des changements stratégiques se dessinent et le remplacement du Skyhawk par le A-7 Corsair II est envisagé. Toutefois, l'évolution du conflit au Vietnam et l'intérêt des Marines pour l'avion prolongent son utilisation et sa production.
Une version biplace en tandem est développée, le premier TA-4E vole le 20 juin 1965.
La production s'achève à Long Beach (l'usine d'El Segundo ayant fermé entre-temps) le 27 février 1979 avec un A-4M pour les Marines. Au total 2960 exemplaires ont été construits, 2.405 monoplaces et 555 biplaces.
Le Skyhawk BuNo 137814 a battu le record de vitesse sur un circuit de 500 km à 1.118,759 km/h aux mains du LV Gordon Grey le 15 octobre 1955.

   - En opérations

La flottille VA-72 Blue Hawks devient la première unité opérationnelle de l'US Navy équipée de A4D-1 le 27 septembre 1956. Le dernier vol dans les forces américaines a lieu le 3 mai 2003 et le retrait officiel du service de l'US Navy le 23 août suivant. Entre-temps de nombreuses unités de l'USN et des Marines auront volé sur cet appareil, leur énumération serait trop longue ici, citons la célèbre Navy Fighter Weapons School "Top Gun" et la patrouille acrobatique de l'USN, les "Blue Angels" de décembre 1974 à novembre 1986.
Il connaîtra aussi du succès à l'exportation, y compris pour des exemplaires de seconde main : Argentine, Australie, Israël, Nouvelle-Zélande, Singapour, Koweït, Indonésie, Malaisie, Brésil.

En septembre 1972 une campagne d'essais eut lieu à Landivisiau et sur le porte-avions Foch en vue du remplacement de l'Etendard, sans suites pour la France mais l'histoire se répétant, des A-4 brésiliens opèrent maintenant depuis le porte-avions Saõ Paulo, ex-Foch !

Le Skyhawk a été utilisé au combat par les Etats-Unis au Vietnam de 1964 à 1973, par Israël lors de plusieurs conflits, par l'Argentine lors de la guerre des Malouines en 1982, par le Koweït avec des avions basés en Arabie Saoudite pendant la première guerre du Golfe en 1990-91.
Plusieurs sociétés privées emploient des A-4 pour servir de plastron ou de banc d'essais volant.
Sur un plan plus léger, le Skyhawk est présent dans le film Top Gun et dans la BD Buck Danny.

   - Les Skyhawk singapouriens

En 1972 une équipe de l'armée de l'air de Singapour se rend aux Etats-Unis pour acheter 40 A-4B d'occasion de l'US Navy. L'entraînement des premiers pilotes s'y déroule de 1973 à mars 1974.
Le même mois à lieu le premier vol du A-4S (S pour Singapour). Cette version est issue de la modernisation des A-4B effectuée par Lockheed Aircraft dont 32 exemplaires dans sa filiale de Singapour. De plus, 7 A-4B monoplaces ont été modifiés en biplaces avec une particularité unique, l'ajout d'un second poste indépendant du premier alors que les cellules biplaces d'origine sont configurées avec deux postes de pilotage directement l'un derrière l'autre et recouverts par la même verrière.
La première apparition publique du Skyhawk intervient au SAF Day Display en juin 1974 à Changi Air Base. Il est mis en oeuvre par les Squadron 142 (février 1974), 143 (1975), 145 (avril 1984).
A la fin des années 70, la flotte est complétée par un lot de A-4C que la Singapore Aerospace Maintenace Company (SAMCO) remet en état avec la collaboration de Grumman, donnant naissance à 40 A-4-S1 et 10 TA-4-S1.
Dans les années 80, les Skyhawk voient leurs performances améliorées par Singapore Technologies Aerospace grâce à la modification de leur système d'armes et en particulier le remplacement du moteur par un General Electric F404-GE-100D (variante du moteur du F-18) sans post-combustion. Cette version A-4SU Super Skyhawk vole le 19 septembre 1986. Elle devient la monture de la patrouille acrobatique Black Knights de 1990 à 2000.
Le retrait officiel du Skyhawk au sein de la la Republic of Singapore Air Force intervient le 31 mars 2005 à Tengah Air Base, remplacé par le F-16C/D. Toutefois les exemplaires basés à Cazaux poursuivent leur activité.

   - Présence à Cazaux

En raison de l'exiguïté et de l'urbanisation de son territoire, l'état de Singapour est contraint de passer des accords avec des pays étrangers afin de permettre la formation et l'entraînement des équipages de son armée de l'air hors de ses frontières. C'est ainsi que depuis juin 1998 la base aérienne 120 de Cazaux accueille le détachement du 150th squadron dont la mission est l'entraînement avancé des pilotes de chasse de RSAF qui apprécient la diversité géographique de la région, la proximité de champs de tir et la disponibilité de l'espace aérien.
Les 18 avions sont arrivés en deux lots (10 puis 8) au port de Bordeaux à l'issue d'un voyage en bateau de 23 jours puis ont été convoyés par la route jusqu'à Cazaux.
D'abord installé dans des locaux laissés libres par l'Armée de l'Air, l'escadron est dans ses propres murs depuis juillet 2002, la convention initialement prévue jusqu'en 2002 a été prolongée jusqu'en 2018 et ils sont toujours présent en 2024.

Caractéristiques
Envergure 8,38 m PL3v A4 Skyhawk
Longueur 12,72 m
Hauteur 4,57 m
Poids à vide 4 650 kg
Poids max. au décollage 10 205 kg
Vitesse max. au niveau de la mer 1 127 km/h
Vitesse de croisière max. à 10.000 m 825 km/h
Armement interne 2 canons Aden de 30 mm
Réacteur 1 General Electric F404-GE-100D de 5.400 kgp sans post-combustion
 


   - Sources documentaires

Site The Skyhawk association
Communiqués de presse Ministry of defence Singapore.
Mc Donnnell Douglas Aircraft since 1920 : volume 1. René J Francillon. Ed. Putnam.
Air Fan n°6 (avril 1979) 58 (août 1983) et 59 (septembre 1983).
Le Fana de l'aviation n°436.
Air&Cosmos n°449 (23 septembre 1972).
Aviation Magazine n°126 (31 mars 1955).

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Logo SNCASO SNCASO SO.4050 Vautour II B Logo

 

FranceBombardier de jour, reconnaissance, guerre électronique

 

Devant le PC base

  - Généralités


Le SO.4050 Vautour a été créé par l'équipe de Jean-Charles Parot, ingénieur à la SNCASO, en réponse à un programme défini par l'état-major de l'Armée de l'Air en 1951. Dérivé du prototype SO.4000 conçu par la même équipe, c'est un biréacteur, monoplan à ailes et empennages en flèche, de construction métallique, à train d'atterrissage monotrace équipé de deux diabolos et de balancines latérales rétractables dans les nacelles moteurs. Trois versions ont été prévues dès le départ : monoplace d'attaque au sol (A), biplace de bombardement (B), biplace de chasse tout temps (N). Le premier prototype, numéro 01 puis 001, version N, prit l'air le 16 octobre 1952 à Melun-Villaroche aux mains de Jacques Guignard (pilote) et Michel Rétif (mécanicien), propulsé par deux Atar 101B, remplacés plus tard par des Atar 101C qui lui permirent de franchir le mur du son le 30 juin 1953. Le second, un A, vola pour la première fois le 16 décembre 1953, et le troisième, un B, le 5 décembre 1954. Ce dernier étant équipé de réacteurs Amstrong-Siddeley Sapphire au cas où l'Atar rencontre des problèmes de développement. Six exemplaires de pré-série sont commandés.
Les essais menés sur ces appareils allaient conduire à des modifications : ajout d'une quille sous l'arrière du fuselage,nouveau dessin des nacelles réacteurs et du bord d'attaque de l'aile, empennage horizontal devenant monobloc ou restant classique mais à incidence réglable.
La commande de série prévoyait initialement 300 appareils, mais les restrictions budgétaires allaient ramener ce chiffre à 160, puis finalement 140. L'Armée de l'Air renonçant à employer les A dans le rôle d'attaque au sol, ils furent d'abord consacrés à la transformation des pilotes de N puis proposés à l'export.

L'avion Vautour type B a été conçu pour effectuer des missions de bombardement en vol horizontal ou en semi-piqué. C'est un biplace . Deux variantes ont été construites, qui diffèrent essentiellement par la disposition de l'empennage horizontal :
- V 2 B, Classique (n° 601 à 610 inclus)
- V 2 1 B, Monobloc, (n° 611 à 640 inclus)

Le Vautour B est capable d'emporter deux tonnes maximum de bombes.
Les chargements prévus, sous voilure seulement, sont les suivants :
- 4 bombes ou 4 paquetages,
- ou 2 bombes (stations externes) ou 2 paquetages,
- ou 2 bombes (stations internes) ou 2 paquetages,
- ou 12 bombes (avec adaptateur M. 64M3).
La conduite de bombardement se compose :
- d'un viseur SFOM , pour le bombardement en semi-piqué,
- d'un viseur NORDEN,pour le bombardement à haute altitude,
- d'une caméra de contrôle des visées SEPHOT 23,
- d'une caméra photos verticales OMERA 30, pour la "restitution bombardement".

Une partie d'entre eux a été adaptée, d'une part aux missions de reconnaissance de jour à haute et basse altitude, d'autre part à la guerre électronique. Voir ci dessous le tableau de la répartition des avions suivant leur utilisation opérationnelle.

Répartition des avions suivant leur utilisation opérationnelle

  602 603 604 607 610 611 612 613 614 615 619 620 621 623 627 629 631 632 633 634 635 636 637
Normale                                      
Reconnaissance                            
Guerre électronique                           cocherouge

Source : UCB-102-1-1. Manuel de l'équipage de l'avion Vautour B. Septembre 1970.



Les Vautour B adaptés aux missions de reconnaissance, dits Vautour BR, comportent une installation photo qui se compose des organes suivants :
- un boîtier sélecteur d'impulsions OMERA 1030-1,
- un intervallomètre SERMEC 23,
- un boîtier de commande OMERA 331-2,
- un poste de contrôle OMERA 331-2,
- des châssis mobiles, à dépose rapide, différents suivant la nature de la mission :
. pour "reconnaissance de jour haute altitude" : un support équipé de trois caméras OMERA 31 (F.600),
. pour "reconnaissance de jour basse altitude" : un support équipé de trois caméras OMERA 31 (deux de F.100 et une de F.200 ou F.600),
. pour "restitution bombardement" : une caméra OMERA 30 placée verticalement,
- un viseur photo SFOM 741.

Les Vautour B modifiés pour la guerre électronique, dits Vautour GE, peuvent recevoir un équipement lui permettant d'effectuer des missions de contre-mesures électroniques ou brouillage radar :
- distributeur de windows (réflecteurs radar),
- brouilleur électronique.

   - Production et exportation

L'usine de Bouguenais (Nantes) a construit et aménagé la voilure et les fuseaux réacteurs, celle de Rochefort la partie arrière et les empennages. L'usine de Courbevoie a produit les nids d'abeilles métalliques, les pièces en plastique, les verrières ainsi que les sièges éjectables. A Saint-Nazaire, l'usine du port fabriquait et aménageait la partie centrale et avant tandis que l'usine de Gron assurait le montage final et les essais en vol.
En plus des trois prototypes et six exemplaires de présérie, 140 Vautour de série ont été produits : 30 A (n° 1 à 30), 70 N (301 à 370), 40 B (601 à 640).
Entre juin 1967 et janvier 1971, 58 Vautour (33 N, 24 B, 1 A transformé en N) ont subi l'opération Jouventour qui consistait à régénérer et moderniser la flotte.
19 Vautour 2A, 4 Vautour 21B et 8 2N furent vendus à Israël, ils prirent une part active à la Guerre des Six Jours en 1967 puis à celle de 1973.

   - Carrière

L'Armée de l'Air reçut son premier Vautour B le 22 mars 1955.
Le CEV et le CEAM furent comme souvent les premiers utilisateurs du Vautour.
Le Vautour équipa le CITT 346, l'Escadron de Chasse Tout-Temps 3/30 Lorraine à Tours, et le 1/30 Loire, puis le 2/6 Normandie-Niémen devenu ensuite 2/30. L' Escadron de Marche 85 Loire, successeur du 1/30 mit en oeuvre des N et des B dans le cadre des campagnes d'essais de bombes atomiques.
Le CIB 328 employa des A et des B, tandis que le 1/92 Bourgogne et le 2/92 Aquitaine n'utilisaient que des B, ces deux unités fusionnant pour constituer ensuite la 92ème Escadre de Bombardement qui a volé sur Vautour jusqu'au 27 décembre 1978.
Cinq Vautour II B ont continué de voler quelques temps à l'Escadrille de Remorquage 05/106 à Bordeaux-Mérignac. Le tout dernier utilisateur étant le CEV, en particulier pour des essais radar.
Un Vautour a été maintenu en vol encore et présenté en meetings, il ne vole plus aujourd'hui.

Caractéristiques
Envergure 15,10 m 3 vues
Longueur
- empennage monobloc
- empennage classique
 
17,12 m
17,55 m
Hauteur 5,00 m
Surface alaire 45,1 m2
Poids à vide équipé 10.000 kg
Poids max. au décollage 20.700 kg
Vitesse maximale 1105 km/h
Altitude max. 15.000 m
Réacteurs 2 SNECMA Atar 101E-3 de 3500 kgp
Armement interne néant

 

L'appareil du CAEA
La Base Aérienne 106 a confié en mai 2003 au CAEA, le Vautour II B n° 636 exposé devant le PC base, pour préservation et restauration.
Il porte le n° de construction 112 et a effectué son 1er vol le 15 mai 1959. Livré à l'Armée de l'Air 4 mois plus tard au sein de l'EB 2/92 (F-UKBG), il continue à la 92ème EB (F-UKBJ, 92-BJ, 92-AW) jusqu'au 27 décembre 1978 et finit sa carrière à l'Escadron de Remorquage 05/106 (immat. JE) fin 1979.
Il est équipé de l'empennage monobloc et doté de la capacité "guerre électronique".

L'opération de transfert au hangar devait avoir lieu mi-juillet 2003 mais la tempête du 15 juillet a mobilisé les matériels dont nous avions besoins, de plus les déchets végétaux ont été stockés sur le parcours qui devait être emprunté. C'est finalement à la mi-septembre qu'il a retrouvé un abri, juste avant les Journées du Patrimoine.

Visible dans le hangar



   - Sources documentaires

UCB-102-1-1. Manuel de l'équipage de l'avion Vautour B. Septembre 1970.
SO.4050 Vautour. Alain Crosnier. Ed. Lela Presse.
French military aviation. Paul A.Jackson. Midland Counties Publications.