Dassault Mirage F1 BQ
Dassault Mirage F1 BQ
Entraînement à la défense aérienne
Dassault a confié au CAEA le Mirage F1 BQ n°16 '4656', il est arrivé le 11 décembre 2008.
Cet avion est le premier des huit derniers appareils commandé par l'Irak. Il fait ses 6 vols de réception,
puis convoyé de Mérignac à l'usine Dassault Aviation de Cazaux en décembre 1990.
Il a été pris en compte par le client entre Noël et jour de l'an afin de faire partie du chiffre d'affaire de l'année 1990.
Avec les autres machines faisant partie du lot, ils n'ont jamais été livré à l'Irak pour cause d'embargo conséquence de la déclaration de guerre de la France à l'Irak du 16 janvier 1991.
Les autres avions ont eu leur processus de réception arrêté pour ceux qui avaient fait leur premier vol et la chaîne gelée pour les quatre derniers.
Une fois la guerre du Golfe finie, la décision a été prise, en accord avec la COFACE qui devenait la propriétaire des huit machines, d'amener les quatre derniers jusqu'au point fixe avant de fermer la chaîne Mirage F1.
Le BQ 4656 a été stocké deux ans sous Enceinte à Hygrométrie Contrôlée (EHC) à Cazaux, en attente d'un éventuel repreneur du lot d'avions.
Il a fait un vol d'entretien annuel en1992, puis convoyé en vol à Mérignac en 1993.
Les avions ont été démontés et transférés à l'AIA de Clermont-Ferrand en 1998, et ont servis de magasins de pièces détachées pour les clients nationaux ou exports.
Il est repris par Dassault pour pièces avant d'être mis à disposition du CAEA en décembre 2008.
Il compte seulement 8h15 de vol.
Visible dans le hangar
Historique
Au début des années 60, l'Armée de l'Air et Dassault étudient le décollage vertical avec le Balzac puis le Mirage III V, et la géométrie variable avec les Mirage G et G8, mais ils s'intéressent aussi à une formule plus classique.
C'est dans ce contexte que, en 1963, l'Etat-Major de l'Armée de l'Air élabore un projet d'avion de pénétration basse altitude, tous temps, pouvant opérer à partir de pistes courtes et sommairement aménagées, faire une approche à moins de 140 noeuds tout en étant capable d'effectuer des interceptions à vitesse supersonique.
Chez Dassault, l'équipe de Jean-Jacques Samin étudie alors le Mirage III F2, biplace, aile haute à forte flèche et hype rsustentée, propulsé par un réacteur Pratt & Whitney TF30. Il vole pour la première fois le 12 juin 1966. Il est ensuite rebaptisé Mirage F2 , mais le projet est abandonné en novembre 1967.
Entre-temps Marcel Dassault, qui n'appréciait guère le F2, avait lancé sur fonds propres un avion plus petit, baptisé Mirage F1 puis Super Mirage F1 et enfin Mirage F1 C, reprenant la même formule que le F2 mais avec un réacteur Atar 9K, comme sur le Mirage IV, et le système d'armes du Mirage III E.
Le prototype, à moteur Atar 9K31, vole pour la première fois le 23 décembre 1966 à Melun-Villaroche, aux mains de René Bigand ; c'est à son bord qu'il trouve la mort le 18 mai 1967 quand les empennages horizontaux se désintègrentsous l'egget du flutter lors d'un entrainement à la p^résentation du salon du Bourget. Malgré cet accident, trois avions de présérie à réacteur Atar 9K50 sont commandés.
Le Mirage F1 C est équipé d'un radar Thomson-CSF Cyrano IV, amélioration du Cyrano du Mirage III dont la portée est augmentée de 40% et plus performant à basse altitude. Son armement interne est composé de deux canons DEFA 553 de 30 mm, il dispose également de sept points d'emport, deux en bouts d'ailes, deux sous chaque aile et un ventral, qui lui confèrent la capacité de tirer deux missiles Matra 550 Magic et deux Matra R 530 ou Super 530. Le siège éjectable est un Martin Baker Mk4, remplacé ensuite par un Mk10.
L'atterrisseur réalisé par Messier se loge, grâce à une cinématique complexe, sur le côté du fuselage laissant libre tout l'espace sous le fuselage.
L'aérodynamique est très avancée, le bord de fuite est équipé de deux volets à double fente et à recul, ayant un braquage différent, et un aileron assisté de spoilers. Des becs basculants couvrent tout le bord d'attaque.
Comparé au Mirage III, le F1 emporte deux fois plus de charge, double le rayon d'action et présente un temps de poursuite supersonique triplé.
A partir de 1977 certains F1 C reçoivent une perche de ravitaillement en vol fixe, ils sont alors renumérotés dans la série 200 et deviennent des F1 C-200.
Une version baptisée Mirage F1 E (pour Europe), équipée du moteur Snecma M53, est proposée en réponse au "marché du siècle" pour l'équipement de plusieurs forces aériennes de l'OTAN. Mais c'est le F-16 qui est choisi, au moins autant pour des raisons politiques que techniques. Le projet est abandonné mais la désignation E est reprise pour des avions proposés à l'exportation.
Les autres versions majeures du F1 sont :
- F1 A : monoplace d'attaque au sol pour l'Afrique du Sud, remplacement du Cyrano par un EMD Aïda 2, perche de ravitaillement en vol escamotable.
- F1 CR : 68 avions neufs pour la reconnaissance, équipé d'une caméra panoramique ou de verticale en avant du poste pilote et d'un capteur infra rouge Super Cyclope à la place du canon droit. SNA nouveau avec radar modifié permettant la remontée d'images FLIR ou de pod de désignation laser en cabine. Premier vol le 21 novembre 1981.
- F1 CT : modification de 55 F1 C pour l'attaque au sol avec ajout d'un téléémètre laser. Premier vol le 12 mai 1991.
- F1 E : version polyvalente pour l'exportation.
- F1 MF2000 : 27 avions modernisés pour le Maroc avec montage d'un radar dérivé du RDY du M2000, permettant le tir des MICA, un nouveau SNA et de nouvelles contre-mesures.
La version biplace B et D (biplace du E) a été réalisée à la demande du Koweït, dépourvue de canons mais conservant la capacité d'emport externe. L'Armée de l'Air en emploie également. Premier vol le 26 mai 1976.
Production
Une première commande de 30 F1 C est passée par l'Armée de l'Air en 1969, elle en commandera 164 au total plus 20 F1 B.
De nombreux équipementiers participent à la réalisation du Mirage F1, l'assemblage final est réalisé à Mérignac.
Au début des années 90, la société sud-africaine Aerosud et les russes Mikoyan et Klimov ont modifié un Mirage F1 AZ et un CZ avec un moteur SMR-95 dérivé du Klimov RD-33 équipant le Mig 29. Malgré des résultats satisfaisants, le projet n'a pas eu de suites.
Voir la liste et les versions des 709 Mirage F1 qui ont été construits.
Carrière en France
Les prototypes 01,02, 03 et 04 ont volé chez le constructeur et au CEV.
Les unités de l'Armée de l'Air ayant employé le F1 C sont :
- Le CEAM au sein de l'EC 24/118 puis 5/330 Côte d'Argent à Mont-de-Marsan.
- L'EC 1/5 Vendée, 2/5 Ile de France, 3/5 Comtat Venaissin, à Orange.
- L'EC 1/10 puis 1/30 Valois, 2/30 Normandie-Niemen, 3/30 puis 3/33 Lorraine à Reims.
- L'EC 1/12 Cambrésis, 2/12 Picardie, 2/12 puis 3/12 Cornouaille, à Cambrai.
- L'EC 4/30 puis 4/33 Vexin à Djibouti.
Le Mirage F1 B a été mis en oeuvre par :
- Le CEAM de Mont-de-Marsan.
- Le 3/5 Comtat Venaissin, à Orange.
- L'EC 1/12 Cambrésis, 2/12 Picardie, 2/12 puis 3/12 Cornouaille, à Cambrai.
- Le 3/30 puis 3/33 Lorraine à Reims.
L'Armée de l'Air a engagé des Mirage F1 C au Tchad lors des opérations Manta et Epervier, pendant la Guerre du Golfe et en Afghanistan.
Exportation
Les autres pays utilisateurs sont Afrique du Sud (CZ/AZ), Equateur (JA/JE), Espagne (CE/EE/BE), Grèce (CG), Irak (EQ/EQ-2/EQ-4/EQ-5/EQ-6/BQ), Jordanie (CJ/EJ/BJ), Koweït (CK/CK2/BK/BK2), Libye (AD/ED/BD), Maroc (CH/EH/EH-200), Qatar (EDA/DDA - 13 revendus à l'Espagne).
Avec 120 exemplaires commandés, l'Irak est le plus important client export du Mirage F1, seuls les huit derniers n'ont pas été livrés, car encore en France lors de la déclaration de guerre de la première guerre du Golfe.
Les Mirage F1 de la South African Air Force ont été engagés en combat de 1978 à 1988 contre l'Angola. Les Irakiens l'ont été lors du conflit Iran-Irak, les Equatoriens contre le Pérou et les Marocains contre le Front Polisario.
Une fois leur carrière opérationnelle terminée en France et en Espagne, une deuxième vie est offerte par les USA comme « agressors » pour l’US Air Force. 63 Mirage F1 Français ont été rachetés par ATAC (Airborne Tactical Advantage Company) afin d’obtenir 40 avions « bon de vol ». De son côté la société américaine Draken a racheté à l’Espagne 22 avions pour le même usage.
F1 C | F1 B | ||
Envergure | 8,44 m | 8,44 m | F1 C |
Longueur | 15,33 m | 15,55 m | |
Hauteur | 4,49 m | 4,49 m | |
Surface alaire | 25 m2 | 25 m2 | |
Masse à vide équipé | 7 800 kg | 8 000 kg | |
Masse max. | 15 200 kg | 16 200 kg | |
Plafond | 16 500 m | 16 500 m | |
Capacité en carburant | 4 300 l | 3 850 l | |
Vitesse max. | Mach 2,1 | Mach 2,2 | |
Armement interne | 2 canons DEFA de 30 mm avec135 obus chacun |
Néant | |
Réacteur | 1 SNECMA SNECMA Atar 9K50 de 4 700 Kgp de poussée à sec et 7 200 Kgp* avec PC *Source Snecma. Le manuel de maintenance indique 6800 kgp. |
Sources documentaires
Marcel Dassault La légende d'un siècle. Claude Carlier. Ed. Perrin.
Mirage F1 C et B dans l'Armée de l'Air. Association Delta Reflex.
Mirage F1, Check List n° 1. Frédéric Vergneres, Philippe Auger. Ed DTU
Minidocavia n°20. Hervé Beaumont. Ed. Larivière
Aviation Magazine International n° 467 15/5/1967
Aviation Magazine International n° 514 15/5/1969
Site web Dassault Aviation
Wikipédia
Dassault Mirage III E
Dassault Mirage III E
Le 560 à Cazaux, juin 2005. © PC Got.
Le 24 septembre 2007, sous la pluie en début d'après-midi, le fuselage du Mirage III E n° 560 est arrivé au Conservatoire.
C'est le dernier Mirage III opérationnel à avoir volé en France et en Europe.
Livré neuf au CEV le 14 mars 1969, il y a principalement participé aux essais d'armements, il était équipé d'un nez de type III R, le doppler étant remplacé par un dispositif optique orienté vers l'arrière.
Le Mirage III 560 a effectué son dernier vol le 25 novembre 2005 à Cazaux.
Il a été racheté ensuite par Dassault Aviation qui avait besoin de ses voilures pour la formation 3° échelon des Egyptiens.
Le fuselage sans emploi a été mis à disposition du Conservatoire. Les voilures nous ont été offertes par la SOFEMA.
Présenté place de la Concorde dans le cadre des 100 ans du GIFAS du 4 au 12 octobre 2008
Visible dans le hangar
Historique
Le Mirage III E est une évolution du Mirage III C. Il est équipé de systèmes électroniques plus sophistiqués (d'où la désignation E pour électronique) : radar de tir CSF DR-AC-37B alias Cyrano II B, radar de navigation Doppler CSF NRAC-4A dont le radôme est situé sous le nez qui lui confèrent, en plus des missions de défense aérienne, la capacité d'attaque au sol tout temps. Il est aussi doté de la possibilité d'emport de la bombe atomique tactique AN 52, le 28 août 1973, le Mirage III E n°617 en effectua un tir réel.
Côté propulsion, le réacteur Snecma Atar 9B est remplacé par un Atar 9C plus fiable et plus puissant. Le propulseur fusée SEPR 841 est remplacé par le SEPR 844 pour améliorer les performances lors des interceptions à haute altitude. La fusée utilise 160 litres de kérosène et 300 litres d'acide nitrique, son poids est de 245 kg à vide, 690 kg plein. L'allumage est rendu possible par l'emploi d'un liquide d'appoint, le TX2 ( Triethylamine 60% + Xylidine 40%), la poussée obtenue est de 1300 kg au niveau du sol, elle augmente avec l'altitude.
Le Mirage III E dispose d'une capacité de reconnaissance d'opportunité grâce à une caméra Omera 60 de 75mm de focale et 1/2,8 d'ouverture maximum, installée dans la quille de la soute arrière, côté gauche, calée à 25° sous l'horizon. Le magasin permet de prendre 110 vues au format 57mm x 57mm. Dans la cabine le pilote dispose d'un viseur polaroïd et d'un interrupteur permettant de régler la cadence de prises de vues, 3 ou 10 images par seconde.
L'armement interne est composé de deux canons DEFA 552 de 30mm installés dans un châssis amovible contenant 125 cartouches par arme. La cadence de tir est de 1200 à 1400 coups par minute.
Cependant, tous les équipements ne peuvent pas être montés simultanément, voir le tableau des combinaisons possibles :
Soute avant | Soute arrière | |
Version soute canons | Châssis canon | Réservoir de soute + caméra |
Version double soute | Châssis pétrole | Réservoir de soute + caméra |
Version fusée | Châssis pétrole | Groupe fusée |
En outre il dispose d'un point d'accrochage sous le fuselage et de deux points sous chaque voilure permettant l'emport d'armement ou de réservoirs supplémentaires. L'armement externe pouvant être installé est composé de : deux lances-roquettes JL100 contenant chacun 18 roquettes SNEB de 18 mm, deux missiles air-air Sidewinder 1A, un missile air-air Matra R530 à autodirecteur électromagnétique ou infrarouge, un missile air-sol Nord 5401 (AS 30), la bombe atomique AN52, des bombes classiques. Au cours de sa carrière il a été doté de capacités supplémentaire : missile air-air Matra R550 Magic, missile air-sol AS37 Martel, lances-roquettes Matra LAU32 et F2. Il peut également remorquer divers types de cibles. Selon l'emplacement, les réservoirs supplémentaires peuvent contenir de 500 à 1700 litres.
Le siège éjectable est un Martin Baker Mk 4 RM4 conçu pour fonctionner à toutes les altitudes et à des vitesses comprises ente 90 et 700 noeuds. L'accélération peut atteindre un maximum de 19 g et la vitesse est de 24 m/sec.
Le prototype Mirage III E 01 effectua son 1er vol le 5 avril 1961 à Istres aux mains de Jean Coureau.
Mirage IIIE en version interception
Production
Le fuselage est fabriqué à Argenteuil, la voilure par Nord-Aviation à Méaulte, la dérive à Biarritz, et l'assemblage final est réalisé à Mérignac.
Le 1er exemplaire de série sort des chaînes en janvier 1964.
Voir la liste de toutes les versions de Mirage iii, 8 et 50.
Carrière en France
182 exemplaires du Mirage III furent commandés par l'Armée de l'Air que les a mis en oeuvre dans les unités suivantes : le CEAM (1964-78), les EC 1/2 Cigognes (1969-84), 3/2 Alsace (1968-85), 1/3 Navarre (1966-93), 2/3 Champagne (1966-91), 3/3 Ardennes (1987-94), 1/4 Dauphiné (1967-87), 2/4 Lafayette (1966-88), 1/13 Artois (1965-92), 2/13 Alpes (1965-77). En réalité un exemplaire supplémentaire a été livré en remplacement d'un avion perdu alors qu'il était en révision.
Le Mirage III E assura à partir de 1973 jusqu'au début des années 90 la veille nucléaire tactique avec l'AN52 de 15 kilotonnes.
Le Centre d'Essais en Vol utilisa le Mirage III E de 1962 à 2005, ce fut donc son premier et dernier utilisateur en France.
A l'étranger
Les autres pays utilisateurs du Mirage III E sont :
EA Argentine, 17 exemplaires. Le Mirage III EA fut employé au combat contre la Grande-Bretagne lors du conflit des Malouines (Falklands).
EBR, EBR2 Brésil, 16 EBR plus 4 EBR2 ex-français équipés de plans canard.
EE Espagne, 24 exemplaires désignés C11 dans la nomenclature locale. Partiellement construits par CASA.
EL Liban, 10.
EP Pakistan, 18 exemplaires puis de nombreux autres de versions diverses du Mirage III. Il fut employé au combat contre l'Inde.
EV Vénézuéla, 7.
EZ Afrique du sud, 17 exemplaires. Il fut employé au combat contre l'Angola.
La version E a servi également de base aux versions S pour la Suisse et O pour l'Australie.
Envergure | 8,22 m | |
Longueur | 15,02 m | |
Hauteur | 4,50 m | |
Surface alaire | 34,85 m2 | |
Masse à vide | 7.050 kg | |
Masse max. | 13.500 kg | |
Plafond | 18.000 m sans fusée 25.000 m avec fusée |
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Vitesse max. | Mach 2,10 | |
Armement interne | 2 canons DEFA 552 de 30 mm | |
Réacteur | 1 Snecma Atar 9C de 4250 kgp sec, 6000 avec pc |
Sources documentaires
Manuel du pilote de l'avion Mirage III E, septembre 1964.
Mirage III, tome 2 Le Mirage III E dans l'Armée de l'Air. B.Chenel, E.Moreau, P.Audouin. Ed. DTU.
Minidocavia 19, Mirage III, Mirage 5, Mirage 50. Hervé Beaumont. Ed. Larivière.
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